Edouard Philippe : "Les mutuelles se sont engagées à ne pas augmenter leurs prix"
Lors des questions au gouvernement au Sénat, le Premier ministre a été interpellé au sujet de l’impact sur le coût des mutuelles de la mise en place du reste à charge zéro. Le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer a, quant à lui, dû défendre son action pour la sécurité des établissements scolaires.
Alors que la mise en place du "reste à charge zéro" pour les prothèses auditives, dentaires et les lunettes s’apprête à être débattue à l’Assemblée nationale dans le cadre de l’examen du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2019, des inquiétudes se font entendre sur l’impact d’une telle mesure sur le prix des mutuelles.
Dans une étude publiée lundi 22 octobre dans Le Parisien, le cabinet de conseil en assurance santé Santiane affirme qu’une hausse de leurs tarifs serait inévitable dans la mesure où elles devront rembourser bien plus qu’auparavant pour arriver au reste à charge zéro. Le cabinet table sur une hausse moyenne des tarifs de 6,8% au terme du déploiement de cette mesure, et même de 9,4% pour les retraités. "Quelle est la réponse du gouvernement ?" interpelle ce jeudi le sénateur LREM François Patriat, lors des questions au gouvernement au Sénat.
Avant même de répondre à la question qui lui est adressée, le Premier ministre met en doute la crédibilité de cette étude. "C’est un métier important et respectable que celui de courtier en assurance mais je ne peux pas exclure que le producteur de l’étude soit intéressé" confie t-il avant d’ajouter que "les mutuelles se sont engagées à ne pas augmenter leurs prix". Edouard Philippe rappelle également que les complémentaires santé n’assumeront qu’un quart des coûts de cette réforme, contre trois quart pour la Sécurité sociale.
A l’image de François Patriat qui vante "le milliard d’économies pour l’ensemble de notre nation et, surtout, la possibilité pour les plus démunis de pouvoir disposer de soins avec un reste à charge zéro", le Premier ministre insiste sur le reste à charge "considérable" en l’état actuel des choses. Edouard Philippe conclut en faisant part de "la détermination totale du gouvernement pour faire en sorte que cette réforme véritable avancée sociale soit un véritable succès".
« Vous ne pouvez plus tolérer que la parole de l’élève valle celle du maitre »
Le ministre de l’Education a, lui, été interpellé par le sénateur LR Max Brisson sur la situation des enseignants. Le week-end dernier, une professeure a été menacée par un élève braquant une arme factice sur elle. Un évènement qui a déclenché un vaste mouvement des professeurs sur Twitter, via le hashtag "Pasdevague". Le sénateur déplore des enseignants "bayonnés par leur hiérarchie" et "démoralisés". "Vous ne pouvez plus tolérer que la parole de l’élève valle celle du maitre", renchérit-il avant de dénoncer le « laxisme » du ministre.
En réponse, Jean-Michel Blanquer a d’emblée rappelé qu’il se surnommait dès sa prise de fonction "ministre des professeurs" et "qu’à peine arrivé (il) a dit qu’on ne devait pas être dans la philosophie du "pas de vague" ".
S’il concède qu’ "il y a encore bien des chantiers à ouvrir", il rappelle l’existence d’une cellule de sécurité, dirgée par un préfet, et prévient d’une réunion, demain, sur la sécurité des établissements, dont l’objectif est de déboucher, notamment, sur "des mesures pour conforter l’autorité des professeurs".
"Il est paradoxal aujourd’hui de se faire reprocher d’avoir avancé en un an et demi, quand, en réalité, les avancées qui ont eu lieu n’avaient jamais été faites auparavant", a-t-il conclu. "Incarnez l’autorité, pas seulement en paroles mais en actes", lui a rétorqué Max Brisson, visiblement peu convaincu par les arguments du ministre.
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