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Rama Yade a pris ses distances sur le discours de Dakar prononcé par Nicolas Sarkozy avant de revenir sur ses propos

Dans une interview donnée à RFI et diffusée lundi prochain, la secrétaire d'Etat aux Sports marque encore sa différence et se démarque du président de la République en déclarant que l'homme africain est le premier à être entré dans l'histoire.Une attitude qu'elle a immédiatement modérée, les critiques se faisant nombreuses dans son propre camp.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
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Rama Yade, la secrétaire d'Etat aux Sports, le 30 octobre 2010 (AFP - Cyril Folliot)

Dans une interview donnée à RFI et diffusée lundi prochain, la secrétaire d'Etat aux Sports marque encore sa différence et se démarque du président de la République en déclarant que l'homme africain est le premier à être entré dans l'histoire.

Une attitude qu'elle a immédiatement modérée, les critiques se faisant nombreuses dans son propre camp.

La benjamine du gouvernement, Rama Yade, a pris ses distances vendredi avec le discours tenu par Nicolas Sarkozy à Dakar en 2007 en expliquant que l'homme africain était le premier à être entré dans l'histoire, avant de revenir sur ses déclarations pouvant fragiliser ses ambitions gouvernementales.

Les propos de la secrétaire d'Etat aux Sports, tenus en pleine tournée des médias autour d'un livre sur la jeunesse, tombent mal en période de remaniement. Interrogé par l'AFP, l'Elysée n'a pas souhaité réagir.

Invitée de l'émission "En sol Majeur" devant être diffusée lundi par RFI et consacrée à des personnalités ayant une double culture, Rama Yade a évoqué longuement ses origines africaines, la question noire en France et son image publique d'adepte du franc-parler. "J'assume tout. Je ne parle pas au hasard et la source de mes propos est toujours réfléchie et politiquement assumée", a-t-elle affirmé.

Interrogée sur le discours controversé du président Sarkozy à Dakar en juillet 2007, quand le président avait déclaré que l'homme africain n'était pas entré dans l'histoire, Rama Yade a temporisé. "On a fait longtemps un procès à Senghor (ancien président du Sénégal) parce qu'il avait prononcé une phrase où il parlait de la science pour l'Occident et de l'instinct pour l'Afrique", a rappelé la secrétaire d'Etat. "Il y avait eu un malentendu évidemment car il ne voulait pas dire que les africains n'avaient pas d'intelligence. Alors même Senghor n'a pas échappé" (au malentendu), a-t-elle poursuivi.

Se démarquer… mais pas trop
Rama Yade a contesté vouloir défendre la position de Nicolas Sarkozy. "Sarkozy n'est pas un Africain. Moi je pense que non seulement l'homme africain est entré dans l'histoire mais qu'il a même été le premier à y entrer. Parce que j'en connais la culture", a-t-elle encore déclaré.

La secrétaire d'Etat chouchou des sondages a expliqué: "Je ne suis pas son professeur. Qu'est-ce-que vous voulez que je fasse? Que je saute sur la tribune et que je gifle le président? J'y peux rien. C'est le président de la République, c'est le président de tous les Français".

Vendredi, Rama Yade a clarifié ses propos auprès de l'AFP, assurant ne pas avoir voulu se démarquer du président. "Mon propos était de dire qu'il y avait eu un malentendu, une mauvaise interprétation du discours de Dakar. Je connais suffisamment le président pour savoir que son intention n'était pas de blesser", a-t-elle expliqué en évoquant "un malentendu".

Sa sortie était, selon elle, teintée d'ironie "car le président ne pouvait ignorer l'existence de Lucy", ce fossile, découvert en 1974 en Ethiopie et longtemps considéré comme la représentante d'une espèce à l'origine de la lignée humaine.

Attaquée dans son propre camp
Mais à droite certains n'ont pas tardé à pointer du doigt une nouvelle prise de distance. Mme Yade "vient de franchir la ligne de supportabilité (...) avec des émotions à retardement injustifiées", a réagi le député UMP Lionnel Luca. "Elle ne connaît pas le sens du mot Histoire, qu'elle confond avec préhistoire".

Plus conciliant, le porte-parole adjoint de l'UMP, Dominique Paillé, a expliqué ses propos par "sa fougue, l'expression passionnelles de ses convictions". "Mais la fougue ne doit en aucun cas interdire le respect", a-t-il prévenu.

Sur la sellette à l'UMP pour des déclarations jugées favorables au FN, le député Christian Vanneste a saisi la balle au bond en réclamant que le bureau politique du parti présidentiel "se penche sur le cas" Yade.

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