Cet article date de plus de dix ans.

Redécoupage cantonal : le coup de sang de Bernadette Chirac

Dans un entretien au journal régional La Montagne, l'épouse de l'ancien président s'en prend très vigoureusement au projet du gouvernement de redécouper les cantons - leur nombre passerait, en Corrèze, de 37 à 19. Le canton de Bernadette Chirac serait supprimé, découpé en trois morceaux. Elle menace de saisir le Conseil d'Etat. Sans succès ? "Le découpage se fait dans le respect du droit et sous contrôle du Conseil d'Etat", s'est justifié Manuel Valls.
Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

Ce n'est encore qu'un projet gouvernemental, mais il est suffisamment avancé pour que Bernadette Chirac s'en émeuve publiquement. Contre quoi s'insurge-t-elle ? Contre le rédécoupage annoncé des cantons, en vue des prochaines élections.

La loi du 17 mai 2013 a réformé le mode de scrutin, en prévoyant dans chaque canton l'élection d'un binôme homme-femme, ce qui se traduira par la division par deux du nombre de cantons, pour ne pas augmenter le nombre de "conseillers départementaux", le nouveau nom des conseillers généraux. 

Dans un entretien au quotidien régional La Montagne , l'épouse de l'ancien président, élue au conseil général sans discontinuer depuis 1979, s'insurge contre la mort annoncée de son canton.

Son canton "supprimé, partagé en trois lopins accrochés à des territoires qui n'ont rien à se dire"

Dans le projet de redécoupage, la Corrèze passerait de 37 à 19 cantons. Et le "canton de Corrèze", dont elle est l'élue, disparaîtrait, "supprimé, partagé en trois lopins de terre accrochés à des territoires qui n'ont rien à se dire" , estime-t-elle. "On le coupe en trois pour agrandir les autres cantons, pour qu'ils bénéficient du travail que j'ai mené pendant 30 ans" .

"On a pensé qu'elle ne se représenterait pas, on a peut-être fait une erreur d'appréciation" , dit un élu local PS. Bernadette Chirac aura effectivement 82 ans en 2015. Et elle fait planer le doute sur une éventuelle candidature : elle dit ne pas avoir encore pris sa décision...

D'ici là, elle se démène : François Hollande l'a reçue, Manuel Valls aussi. Et si besoin, elle se dit prête à engager un recours devant le Conseil d'Etat. Qui a peu de chances d'aboutir ? Manuel Valls a rappelé, dans la soirée, que "le découpage se fait dans le respect du droit et sous contrôle du Conseil d'Etat" .

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.