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Réduction du déficit de la sécu : qui va payer ?

DECRYPTAGE | Marisol Touraine, la ministre des Affaires sociales et de la Santé, a annoncé jeudi que le déficit de la Sécurité sociale et du fonds de solidarité vieillesse seraient ramené à 12,9 milliards d'euros en 2014. Comment est-ce possible ? Recettes, mesures d'économie et nouvelles dépenses : tout est expliqué ici. 
Article rédigé par Lucas Roxo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
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Le déficit du régime général de la Sécurité sociale et du fonds de solidarité vieillesse (FSV) devrait être ramené en 2014 à 12,9 milliards d'euros, contre 16,2 milliards en 2013. Mais le chiffre le plus intéressant est sans doute le niveau qu'il aurait atteint sans les efforts de redressement entrepris. En effet, selon le gouvernement, le déficit se serait élevé à 21,5 milliards d'euros en 2014. 

► ► ► Sécu : le gouvernement serre la vis des dépenses de santé

21,5 - 12,9 = 8,6... Comment l'Etat a-t-il fait pour économiser ces 8,6 milliards d'euros, qui séparent le déficit 2014 de ce qu'il aurait pu être ? 

Les nouvelles recettes : 4,2 milliards d'euros

4,2 milliards seront obtenus grâce à deux canaux : les transferts de recettes de l'Etat (2 milliards) et les nouvelles recettes (2,2 milliards).

2 milliards de transferts de recettes de l'Etat

La baisse du plafond du quotient familial décidée dans le cadre de la réforme
de la politique familiale (1 milliard) La fiscalisation de la participation des employeurs aux contrats de complémentaires
santé collectifs (960 millions) 2,2 milliards de recettes nouvelles

La  hausse de 0,15 point des cotisations retraite (1,7
milliard)
L'encadrement de l'optimisation du financement des retraites agricoles (168 millions
en régime de croisière)
La simplification du calcul des prélèvements sociaux sur les produits de placement
exonérés à l'impôt sur le revenu (600 millions, dont 450 millions  pour la
Sécurité sociale)

Les mesures d'économie : 4,4 milliards d'euros

Le report de six mois de la revalorisation des pensions de retraite du 1er avril
au 1er octobre, sauf pour les bénéficiaires du minimum vieillesse (800  millions)  La baisse de prix de médicaments (ville et hôpital) passant par une optimisation
du prix des génériques, une baisse de prix des médicaments sous brevet (960 millions) La baisse tarifaire des biologistes et des radiologues libéraux (130 millions)  La gestion des hôpitaux, notamment en matière d'achats (440
millions)
Les modifications des conditions d'attribution de la prestation d'accueil du jeune
enfant (PAJE) et du congé de libre choix d'activité (CLCA) (200
millions)
La maîtrise des coûts de gestion des caisses d'assurance maladie (réduction des
dépenses de fonctionnement, dématérialisation, mutualisation) (500
millions)
La maîtrise médicalisée des dépenses (600 millions)

Les nouvelles dépenses : entre 100 et 158 millions d'euros

Elles sont très faibles, et vont se chiffrer entre 99 millions et 158 millions. Dans le détail : 

Le sevrage tabagique pour les 20-25 ans (entre 16 et 73 millions): a fin d'améliorer le sevrage, les substituts nicotiniques seront trois fois mieux remboursés par la Sécurité sociale. Le tiers-payant pour les mineures souhaitant la prescription d'un contraceptif (2 millions) : l e
tiers-payant, qui permet de ne pas avancer l'argent d'une consultation chez le
médecin ou d'un examen, sera accordé aux adolescentes de plus de 15 ans souhaitant
une prescription de contraceptif.La majoration du complément familial pour les familles
pauvres (63 millions) :  cette prestation versée aux familles nombreuses vivant sous le
seuil de pauvreté sera majorée de 50% en plus de l'inflation à horizon 2018.Des mesures pour les médecins de proximité (20 millions)  Pour en savoir plus : 

[null,null] Projet de loi de financement de la sécurité sociale publié par lucasroxo

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