Gouvernement de Gabriel Attal : dix fois où Rachida Dati, nouvelle ministre de la Culture, a étrillé la majorité
"Une femme qui ne laisse personne indifférent." C'est la formule choisie par le nouveau chef du gouvernement, Gabriel Attal, pour décrire Rachida Dati, sa nouvelle ministre de la Culture, nommée jeudi 11 janvier. Depuis, les archives refont surface sur les réseaux sociaux et le moins que l'on puisse dire, c'est que la macronie ne la laissait pas non plus indifférente. L'ex-ministre de Nicolas Sarkozy a en effet multiplié les déclarations cinglantes contre le chef de l'Etat et ses soutiens. Franceinfo revient sur dix d'entre elles.
1 "Leur donneront-ils des brioches ?"
Fin novembre 2018, le mouvement social des "gilets jaunes" en est à ses prémices. Alors que le préfet de police de Paris leur propose de manifester sur le Champ-de-Mars "pour les éloigner des lieux de pouvoir", selon Rachida Dati, l'élue parisienne s'indigne sur son compte X (ex-Twitter), avec cette référence à la reine Marie-Antoinette : "Le gouvernement préfère se protéger du peuple français qui travaille et souffre. Leur donneront-ils des brioches ?"
2 "L'anarchie, c'est le gouvernement !"
Deux jours plus tard, le 24 novembre 2018, elle revient à la charge et vise cette fois Edouard Philippe, alors Premier ministre. Barricades incendiées, feux tricolores arrachés, pavés descellés, camion lanceur d'eau mobilisé... En réaction au chaos qui a régné sur les Champs-Élysées la veille, Rachida Dati tacle le "mépris des élus et des citoyens par le gouvernement", arguant que "l'anarchie, ce n'est pas la France, MAIS c'est le gouvernement !"
3 "Le gouvernement est en échec sur la sécurité"
"Il n'y a pas de politique pénale" au gouvernement, martèle Rachida Dati face à Sonia Mabrouk en août 2020. Sur Europe 1, la maire du 7e arrondissement de la capitale accuse le gouvernement de ne pas avoir déterminé de priorités claires en matière de lutte contre l'insécurité. Après avoir déclaré que "l'essentiel de la délinquance en France" est le fait de personne se sachant, selon elle, "dans une impunité absolue", elle poste un message incisif sur son compte Twitter, affirmant que "le gouvernement est en échec sur la sécurité, l'autorité, la réduction des inégalités..."
4 "Un gouvernement qui court après les caméras mais n'agit pas !"
Le 23 août 2020, après la défaite du PSG contre le Bayern Munich, la fin de soirée est marquée par des échauffourées dans la capitale. Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, estime alors qu'il s'agit de "débordements inadmissibles". Une déclaration qui agace la maire du 7e arrondissement. Celle-ci juge "trop facile de condamner les violences a posteriori" et condamne "un gouvernement qui court après les caméras mais n'agit pas !"
5 "L'alliance avec En marche !, c'est le baiser de la mort"
Quatre jours s'écoulent avant que Rachida Dati ne revienne à la charge, cette fois contre son propre camp : dans Ouest-France, le 28 août 2020, elle désapprouve le comportement des Républicains qui ont décidé de s'allier avec le gouvernement pour les élections municipales 2020. Selon elle, "tous ceux qui ont fait des alliances opportunistes avec LREM ont perdu" et "l'alliance avec En marche !, c'est le baiser de la mort".
6 "Des traîtres de gauche et des traîtres de droite"
"La droite et la gauche, ça existe !", lâche Rachida Dati sur France Inter en juin 2021. Invitée pour commenter les résultats des élections régionales, celle qui est alors conseillère politique du président des Républicains fustige le parti du pensionnaire de l'Elysée : "En marche !, c'est un parti de quoi ? Moi j'ai du respect pour les écologistes ou le Parti socialiste, fondés sur une doctrine, une idéologie, des convictions. En marche !, ce sont des traîtres de gauche et des traîtres de droite. (...) En marche !, ça se réduit à quoi ? A Emmanuel Macron."
7 "Ce n'est plus la parole des femmes que l'on conforte, c'est leur silence !"
En pleine campagne pour les législatives, la justice classe le signalement de Rachida Dati à l'encontre de Gilles Le Gendre sans suite. La maire du 7e arrondissement de Paris avait mis en cause le député LREM pour des faits de harcèlement moral et sexuel. Elle prend alors la parole sur ses réseaux sociaux avec le hashtag #MeTooPolitique : "Avec ce gouvernement, ce n'est plus la parole des femmes que l'on conforte, c'est leur silence !"
8 "Des canards sans tête et des têtes brûlées"
Alors que les résultats des législatives viennent de tomber, Rachida Dati ne ménage pas le parti présidentiel, qui vient de perdre sa majorité à l'assemblée. Le 21 juin 2022, elle déclare sur BFMTV : "La France est à droite. Je ne vous dis pas qu'elle est LR. Nous ne voulons pas le chaos, nous sommes le parti de l'ordre. En marche ! à l'Assemblée nationale, ça va être des canards sans tête et les autres, des têtes brûlées. Et nous, on a la tête sur les épaules."
9 "Emmanuel Macron n'a pas de cap, pas de projet, pas de direction"
Deux jours plus tard, elle revient à la charge après l'allocution présidentielle d'Emmanuel Macron, cette fois sur LCI. Si la forme diffère, le fond reste le même : elle considère que l'impasse politique actuelle est "le résultat de son quinquennat". Alors que le chef de l'Etat s'apprête à partir au sommet du G7, elle s'offusque : "II ne va pas être là pendant quatre jours alors que le pays est en crise, il n'y a pas de Conseil des ministres, on n'a pas de cap, pas de projet..."
10 "Comme toujours avec vous, c'est mensonge, mensonge, mensonge..."
Plus récemment, en décembre 2023, Rachida Dati prend la parole au Conseil de Paris pour dénoncer le fait "que l'exécutif a menti au sujet du Grand Palais Éphémère", selon le compte officiel du groupe Changer Paris, présidé par Rachida Dati. Visiblement désabusée, elle entame son intervention par cette accusation : "Comme toujours avec vous, c'est mensonge, mensonge, mensonge..."
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