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Après leur échec aux législatives, Bayrou et Royal se cherchent un futur

Mis en déroute par leurs adversaires dimanche, l'ancienne candidate socialiste à la présidentielle et le président du MoDem doivent rebondir pour ne pas tomber dans l'oubli.

Article rédigé par Bastien Hugues
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Après leur défaite aux législatives, Ségolène Royal et François Bayrou se cherchent un nouvel avenir. (AFP / FTVI)

Cinq ans après la présidentielle de 2007 qui avait vu l'une recueillir près de 17 millions de voix au deuxième tour et l'autre prendre la place de "troisième homme" du scrutin, les législatives ont été synonymes de débâcle pour Ségolène Royal et François Bayrou.

Dimanche 17 juin, la présidente PS de Poitou-Charentes a essuyé une cinglante défaite face à Olivier Falorni, candidat dissident dans la circonscription de La Rochelle (Charente-Maritime). Le président du MoDem a quant à lui perdu son fief béarnais lors d'une triangulaire fatale avec l'UMP et le PS dans la circonscription de Pau (Pyrénées-Atlantiques), dont il était député depuis vingt-quatre ans.

Aujourd'hui, chacun tente de s'inventer un avenir pour échapper à une longue traversée du désert.

 

• Royal espère récupérer un lot de consolation

Malgré les défaites qui s'enchaînent - présidentielle de 2007, primaire socialiste de 2011, législatives de 2012 -, Ségolène Royal compte bien "être utile en lien avec le sommet de l'Etat". Pour cela, elle "n'exclut rien", pas même une improbable quête de la tête du PS, que Martine Aubry devrait céder fin octobre lors du prochain congrès socialiste.

Plus prosaïquement, la présidente de la région Poitou-Charentes pourrait obtenir la présidence de l'Association des régions de France, occupée depuis 2004 par Alain Rousset. Problème : ce dernier a déjà refusé par le passé de lui céder son fauteuil. Pour résoudre le casse-tête, le président de la région Aquitaine pourrait se voir confier un ministère du Grand Emprunt, lors du mini-remaniement prévu jeudi, et ainsi laisser sa place à Ségolène Royal.

Autre piste évoquée : faire en sorte qu'elle succède au Grec Georges Papandréou à la tête de l'Internationale socialiste, dont elle est déjà vice-présidente. La présidence de l'organisation sera en effet remise en jeu lors du prochain congrès qui aura lieu le 30 août et le 1er septembre au Cap (Afrique du Sud).

• Bayrou fait mine de s'imaginer en homme providentiel

Pour François Bayrou, les choses semblent plus compliquées. Défait dans sa circonscription paloise, voilà le président du MoDem dépourvu de tout mandat national. Dimanche soir, il a reconnu que cette déroute allait le conduire à "changer la forme de [s]on engagement, à prendre le recul qui s'impose" (voir la vidéo). Et de s'imaginer, dans quelques mois ou quelques années, comme l'homme providentiel dont la France a besoin : "Il se passera peu de temps avant que le peuple français ne comprenne vers quelles impasses, depuis des années, on l'a mené. Et le jour où les Français imposeront cette conscience et cette volonté nouvelle, je serai au milieu d'eux pour que vive la France."

C'est ce que veut croire également l'un de ses soutiens, Jean-François Kahn. Sur le site Atlantico.fr, l'ancien directeur de l'hebdomadaire Marianne se dit persuadé que "dans quelques semaines, le pouvoir en place va reconnaître que François Bayrou avait totalement raison. La politique qu'ils vont mener est très exactement celle que préconisait François Bayrou. Une défaite politique cinglante va donc se transformer en triomphe idéologique spectaculaire." Et Kahn d'imaginer pour Bayrou "un rôle de sage, comme Pierre Mendès France, Jacques Delors ou Raymond Barre en leur temps".

Mais d'ici là ? Celui qui n'est plus que simple conseiller municipal d'opposition à Pau peut s'interroger. Dans Le Monde, un autre proche, l'eurodéputé Robert Rochefort, dit "ne pas penser que François Hollande puisse se satisfaire que nous disparaissions complètement. J'espère qu'il aura à cœur de faire quelque chose pour que nous ne soyons pas les premiers déçus du hollandisme." 

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