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Sarkozy, en difficulté, contraint de labourer encore un peu plus les terres de l'extrême-droite

La majorité veut y croire, la victoire de son poulain est encore possible. A quel prix ? Celui d'un grand écart entre le centre et l'extrême-droite. Pour battre Hollande, favori des sondages, Sarkozy devra rallier les suffrages de Bayrou et de Le Pen. Joli numéro d'équilibriste en perspective...
Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
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Franceinfo (Franceinfo)

Une autre élection commence. Tout reste possible. C'est désormais le maître-mot qui règne à l'UMP. "Le deuxième tour sera très ouvert, les Français vont enfin avoir droit au débat qu'ils méritent" , a déclaré le ministre de l'Education Luc Chatel. "Ce deuxième tour, ça va être une autre histoire, un moment de vérité, un moment de vérité sur la situation de la France et la situation du monde et un moment de vérité sur la confrontation des projets" , a renchéri la ministre du Budget Valérie Pécresse. "C'est un nouveau match qui commence", conclut le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé.

On repart de zéro, donc, mais pas totalement... Plutôt que de s'appesantir sur le score de Nicolas Sarkozy, les responsables de l'UMP préfèrent mettre en avant le niveau élevé de celui de Marine Le Pen, et la faiblesse de celui de Jean-Luc Mélenchon. "Jamais la France n'a été aussi à droite" , s'est ainsi félicité Guillaume Peltier, le "monsieur sondages" de l'UMP. 

Une France de droite ?

La France est donc de droite. Nicolas Sarkozy avait fait le pari de siphonner les voix du FN, réussi en 2007 - le FN avait plafonné à 10%. Pari perdu cette fois. Alors, que faire de plus ? Un peu de surenchère ? 

Il en a donné un avant-goût dès hier soir, en tendant la main aux électeurs du FN, affirmant comprendre les "souffrances" des Français : "elles portent sur le respect de nos frontières, la lutte déterminée contre les délocalisations, la maîtrise de l'immigration, la valorisation du travail, la sécurité".

Il a ensuite appelé à le rejoindre ceux qui "mettent l'amour de la patrie au-dessus de toute considération partisane" . Car les électeurs du FN, Rachida Dati - par exemple - dit n'avoir aucun mépris pour eux...

Bref, son challenger ne s'y est pas trompé. D'ici au 6 mai, Sarkozy "utilisera tous les leviers de la peur" , a pronostiqué François Hollande. Sans succès, selon le candidat socialiste : "la technique qui a été choisie qui était d'aller vers une droite décomplexée sera sans doute poursuivie mais le pays n'est pas organisé pour cette majorité-là."

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