Se voulant "président du changement", François Hollande évoque le "fiasco" de Nicolas Sarkozy
François Hollande s'est présenté comme le "président du changement" et il a appelé au rassemblement de la gauche mais aussi des Français dans un discours de plus d'une heure, mercredi 15 février à Rouen, dans lequel il a ciblé Nicolas Sarkozy.
Rouen, envoyé spécial - François Hollande s'est exprimé mercredi soir, dans la salle du Zénith de Rouen, sa ville natale, au moment même où "le candidat président" présentait sa candidature.
Comme toujours il a fait de nombreuses allusions à Nicolas Sarkozy sans jamais le nommer. Il ne s'est pas privé d'ironiser sur cette annonce en prenant la foule à témoin : "la nouvelle du jour…le président candidat est désormais candidat président", a t-il lancé.
Et puis, il a confié aux quelque 5 000 personnes enthousiastes qui avaient fait le déplacement : "je m'en doutais".
"Nous sommes à 66 jours du premier tour. Je suis en campagne depuis près d'un an. Je ne me préoccupe pas des autres. Je suis sur ma ligne pour faire gagner la France. Je ne regarde pas derrière et encore moins devant", a-t-il affirmé en faisant allusion aux sondages.
"Le débat s'est engagé, il va s'intensifier. Je sais que rien ne nous sera épargné, à moi même, mais je suis résistant, à la gauche, mais elle saura se rassembler", a insisté M. Hollande
"Ce n'est pas un bilan, c'est un fiasco"
Le candidat socialiste a multiplié les attaques contre le bilan du quinquennat de M. Sarkozy, évoquant "les droits essentiels qui ont reculé", le chômage, la dette, les inégalités "qui se sont creusées", les prélèvements "qui se sont abattus" sur les Français.
Plusieurs formules ont étayé ses critiques. "Le quinquennat a commencé par un bouclier, il s'achève par une massue sur les têtes" (la TVA sociale). Ou "Ce n'est pas un bilan, c'est un fiasco".
Il a aussi fait appel à la mémoire de François Mitterrand qui avait déclaré lors de la présentation de la candidature de Valéry Giscard d'Estaing en 1981: "Plutôt que de présenter sa candidature, il aurait du présenter ses excuses".
Revenant sur les désirs de référendum du chef de l'Etat, Il a estimé que "le seul referendum qui comptera, c'est le 6 mai prochain, l'élection présidentielle". Il a lancé : "je connais même la question 'voulez vous poursuivre avec le même président cinq ans de plus'".
"Je serai le président qui rassemble"
A plusieurs reprises, le député de la Corrèze a parlé du rassemblement indispensable de la gauche. "Je vous le dis ici en Normandie, il faut rassembler toute la gauche mais nous devons rassembler tous les Français. Une gauche rassembleuse, efficace comme elle l'a toujours fait, audacieuse, créative".
Dans le meilleur style de la "France Unie" du Mitterrand de 1988, M. Hollande a affirmé : "je veux rassembler le pays, l'union plutôt que les divisions".
"J'ai besoin de vous. j'ai besoin de toutes les forces de la France pour gagner", a-t-il ajouté.
Tenant à répliquer mots pour mots au président de la République, il a indiqué qu""une présidentielle c'est une confrontation entre la peur et l'espoir. Je propose un chemin, celui de la République, celui des valeurs".
"Les valeurs parlons en"
"Les valeurs parlons en", a affirmé M. Hollande en décrivant celles qui lui paraissaient essentielles.
La vérité. "Sans elle, pas de débat, pas de démocratie". Le travail. Sur ce sujet que M. Sarkozy avait mis en avant en 2007, M. Hollande s'est montré particulièrement virulent martelant à plusieurs reprises "où est le respect du travail" quand il y a 3 millions de chômeurs, "où est le respect" quand les revenus des capitaux sont moins taxés que ceux du labeur…"où est le respect…quand les patrons du CAC 40 "s'augmentent de 37%"…
Autres valeurs citées par le candidat socialiste, la justice ("la France n'est jamais plus forte que quand elle est juste") et l'école, dont il a fait un des axes majeurs de son programme, qu'il a décliné devant la foule entièrement acquise.
"Je propose le changement''
M. Hollande a appelé à "réussir la transition "entre un monde ancien qui s'épuise et une monde nouveau qui tarde à émerger".
Il a décrit ce que devrait être le prochain quinquennat : le président devra avoir pour ambition "la transition économique, la transition technologique, la transition énergétique, la transition écologique, la transition éducative, la transition territoriale et la transition générationnelle"
"Nous avons besoin d'une vision. Ce sera l'enjeu de l'élection", a-t-il insisté avant d'ajouter : "entre la continuité et le changement, je propose le changement''. "Le changement maintenant", bien sûr, le slogan de sa campagne.
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