SeaFrance: le gouvernement va aider les salariés à monter la Scop
Le gouvernement va aider les salariés de la compagnie de ferries SeaFrance, en liquidation judiciaire, à financer une coopérative ouvrière (Scop) pour reprendre l'entreprise, a annoncé lundi 2 janvier Nathalie Kosciusko-Morizet.
"Ce matin le gouvernement a décidé de soutenir le projet de Scop du mieux des moyens de l'Etat", a déclaré la ministre de l'Ecologie Nathalie Kosiusko-Morizet lors d'un point presse à son ministère, à l'issue d'une réunion à l'Elysée.
Le gouvernement propose d'utiliser les indemnités que percevraient les salariés en cas de cessation d'activité pour financer cette Scop, a expliqué la ministre.
Le projet de coopérative, seule offre de reprise
Le projet de coopérative ouvrière est la seule offre en lice pour reprendre SeaFrance, filiale de la SNCF qui emploie 880 personnes en CDI à Calais, et génère au moins autant d'emplois indirects. Mais il n'est pas financé, alors que le syndicat majoritaire CFDT estime qu'il faudrait au moins 50 millions d'euros pour le relancer.
Le groupe Louis Dreyfus Armateurs avait un temps été intéressé, avant de jeter l'éponge Nicolas Sarkozy avait réuni lundi matin à l'Elysée les ministres concernés par le dossier, alors qu'il a fait de l'emploi la priorité absolue de son mandat et que le tribunal de commerce de Paris doit statuer mardi sur l'offre de reprise
de la Scop.
A l'Elysée, autour de M. Sarkozy, qui a fait de l'emploi la priorité absolue de sa fin de mandat lors de ses voeux télévisés, figuraient également le Premier ministre, François Fillon et les ministres du Travail, Xavier Bertrand, de l'Industrie, Eric Besson, de la Justice, Michel Mercier, de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, de l'Economie, François Baroin et des Transports, Thierry Mariani, ainsi que le commissaire général aux investissements René Ricol.
L'interview de Nathalie Kosciusko-Morizet
La décision du tribunal attendue mardi 3 janvier
Placé en liquidation judiciaire à la mi-novembre, avec poursuite de l'activité jusqu'au 28 janvier, Seafrance doit être fixée sur son sort le 3 janvier.
Concrètement, le tribunal de commerce doit dire s'il juge viable le projet de coopérative ouvrière, la seule offre en lice pour reprendre cette société qui emploie 880 personnes en CDI à Calais, et génère au moins autant d'emplois indirects. Mais ce projet n'est pas financé.
La CFDT souhaite rencontrer le chef de l'Etat
La CFDT s'est montrée prudente après ces annonces. "Nous sommes bien évidemment satisfait de cette proposition, mais nous attendons de savoir exactement ce qu'il y a dedans", a déclaré le secrétaire du comité d'entreprise de SeaFrance, Eric Vercoutre, à l'AFP.
Eric Vercoutre a également manifesté sa volonté de rencontrer Nicolas Sarkozy "pour lui présenter le projet de Scop". "Il doit au moins nous écouter, c'est la moindre des choses. Après, s'il a un autre projet de reprise qui permet de sauver les 830 emplois, nous sommes bien évidemment prêt à l'entendre", a-t-il ajouté.
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