Selon un militant écologiste, l'Elysée a commandé pour 9,4 millions d'euros de sondages en 5 ans
Raymond Avriller, militant écologistes de Grenoble spécialiste des sondages commandés par l'Élysée, affirme que "le Château" a fait réaliser plus de 300 enquêtes d'opinion pour 9,4 millions d'euros pendant les 5 années du mandat de Nicolas Sarkozy.
Durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, l'Elysée a commandé pour 9,4 millions d'euros de sondages et études. C'est ce qu'a dévoilé jeudi 24 mai, Raymond Avrillier, le militant écologiste grenoblois qui en a obtenu les factures après un recours en justice.
Sur les plus de 300 sondages et études commandés, 66 l'ont été entre début 2010 et le 30 avril 2012, parmi lesquels figurent des sondages réalisés à une fréquence hebdomadaire.
Ces 66 sondages ont été facturés 3,04 millions d'euros à l'Elysée. Ils viennent s'ajouter aux 264 sondages commandés entre 2007 et 2009 pour un montant de 6,35 millions d'euros que le militant écologiste, également maire adjoint honoraire de Grenoble, avait rendu publics en avril. Parmi eux, l'un concernait l'éventualité du remariage de l'ancien chef de l'Etat.
Un sondage sur DSK après son passage au JT de France 2
Selon lui, les sondages commandés entre 2010 et 2012 relèvent "pour partie du financement par une personne morale [l'Elysée] de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy", ce qui représente un délit puni par le code électoral.
Au cours d'une confétrence de presse, M. Avrillier a notamment cité un sondage de février 2011 interrogeant les Français sur l'intervention au journal télévisé de France 2 de Dominique Strauss-Kahn, alors probable candidat à l'élection présidentielle.
"A-t-il été convaincant ?", "diriez-vous que DSK se situe très à gauche, à gauche, au centre gauche, etc. ?" ou "diriez-vous qu'au cours de cette émission DSK vous a paru avoir changé en bien ?", sont quelques-unes des questions posées par ce sondage et consultées par l'AFP.
Démesure et thématique des sondages sont dénoncées
D'autres enquêtes commandées par l'Elysée portent sur une intervention télévisée de Marine Le Pen, sur l'électorat écologiste ou sur "les sympathisants socialistes et la question de l'islam".
"Je ne remets pas en cause le fait que l'Elysée commande des sondages mais c'est leur démesure et la thématique des sondages réalisés qui pose problème", a considéré M. Avrillier.
Il a indiqué avoir saisi la Commission nationale des comptes de campagne pour qu'elle intègre une partie des sondages commandés par l'Elysée dans les comptes de campagne du candidat Sarkozy.
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