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Sommet Sarkozy/Merkel : satisfaction à l'UMP, scepticisme au PS

L'UMP salue {"l'engagement commun"} de la chancelière allemande et du président français, mais le PS tire à boulets rouges sur les résultats {"décevants"} de cette rencontre, destinée à rassurer les marchés. Les socialistes regrettent notamment l'abandon des euro-obligations. Seule la proposition d'instaurer une taxe sur les transactions financières semble séduire à gauche.
Article rédigé par franceinfo
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La rencontre était très attendue. Lors d'un entretien à l'Elysée, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy ont proposé plusieurs mesures pour répondre à la crise et apaiser les marchés financiers : établir une "règle d'or" dans les 17 pays de la zone euro pour garantir l'équilibre budgétaire, créer un vrai gouvernement économique pour la zone euro et instaurer une taxe sur les transactions financières (LIRE NOTRE ARTICLE).

A l'UMP, on salue "l'engagement commun" de la France et de l'Allemagne. "Nicolas Sarkozy fait preuve de courage et de responsabilité en avançant avec notre partenaire allemand des solutions concrètes" estime Jean-François Copé, secrétaire général du parti majoritaire. Le rapporteur général UMP de la commission des Finances au Sénat, Philippe Marini, juge que "le couple franco-allemand est le moteur d'une zone euro enfin crédible et forte".

La gauche fermement opposée à la "règle d'or"

A gauche, on ne semble guère convaincus par ces annonces. Cette rencontre "marque un nouveau sommet d'impuissance", selon le Premier secrétaire du PS par interim, Harlem Désir. "Il y a quelques éléments qui ne sont pas négatifs: des avancées institutionnelles même si elles sont encore assez floues, ou l'annonce d'une taxe sur les transactions financières" reconnaît Pierre Moscovici, député PS. "Mais pour le reste, c'est quand même extrêmement creux". François Hollande estime que Nicolas Sarkozy a fait un "grand pas en
arrière" en renonçant à l'instauration d'euro-obligations.

La mesure accueillie avec le plus de scepticisme est sans aucun doute l'instauration d'une "règle d'or" de bonne gestion des finances publiques. Pour qu'elle soit inscrite dans la Constitution, les voix de la gauche sont indispensables. Les ténors du PS, de François Hollande à Martine Aubry, ont redit hier leur opposition à cette règle.

Pour Jean-Louis Borloo, il faut aller plus loin : "L'assainissement des déficits publics avec une règle d'or budgétaire, c'est une nécessité. Mais cela ne sert à rien s'il n'y a pas la totale régulation du marché financier" estime le président du Parti radical.

“En panne sèche de croissance, la France et l’Allemagne préparent ainsi leur propre surendettement, c’est irresponsable” juge pour sa part la présidente du Front national Marine Le Pen.

Plusieurs associations saluent en revanche la proposition d'instaurer une taxe sur les transactions financières. Cette mesure, popularisée par l'économiste James Tobin et réclamée de longue date par les milieux altermondialistes, consiste à taxer à un taux très faible les mouvements internationaux de capitaux.

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