UMP : la crise va-t-elle se dénouer dimanche?
Dans un entretien à Sud
Ouest et publié ce samedi, Alain Juppé affirme qu'il "tirera les conclusions de ce que
décidera la commission auterme de sa
réunion" dimanche matin. Mais qu'il "n'est pas question pour moi
de bénir une procédure à laquelle je n'aurai pas participé".
> À revivre - Le psychodrame continue à l'UMP, Alain Juppé trouvera-t-il sa place ?
Qu'attendre de ces prochaines heures à l'UMP ? Quelques sorties de part et d'autre.
Et la dernière à noter est celle de François Fillon. Vendredi soir, il a saisi la commission nationale des recours de l'UMP, a annoncé Eric Ciotti, "conformément à la demande formulée par Alain Juppé ". Le directeur de campagne de François Fillon a précisé, "le recours que nous avons présenté indique que la composition actuelle de la commission des recours n'offre absolument aucune garantie ni d'impartialité ni de transparence ".
Le clan Copé a réagi avec ironie sur France Info . Roger Karoutchi, le directeur de campagne de Jean-François Copé a déclaré : "Je me méfie " parce qu'ils "ont changé de position à peu
près 18 fois en quatre jours ".
La grosse journée, c'est celle de dimanche. À 19 heures, Jean-François Copé, François Fillon devraient se rencontrer autour d'Alain Juppé.
Le maire de Bordeaux, devenu "casque bleu" de l'UMP cette semaine, va diriger une
"instance collégiale" chargée de réexaminer les résultats de l'élection
de Jean-François Copé à la tête de l'UMP.
Quelques heures auparavant,
la Commission nationale des recours se sera également
réunie pour examiner elle-même les résultats.
Cela risque donc de ne pas être
simple. La crise dure depuis une semaine. Elle a commencé dimanche, le jour où les résultats de l'élection
à la présidence de l'UMP étaient attendus mais qu'ils ne sont pas arrivés. Psychodrame,
guerre, tragi-comédie, implosion. Peu importe le
terme choisi. L'UMP passe une très mauvaise semaine. Peut-être le dénouement ce
dimanche ? En tout cas il y aura deux rendez-vous importants.
Dimanche, 9h30 : réunion
de la Commission nationale des recours de l'UMP
"Nous entendons exercer nos
responsabilités ", a affirmé le président de la Commission nationale des recours,Yannick
Paternotte. Cette commission est composée de neuf membres. Certains d'entre eux
(dont le président) auraient ouvertement soutenu François Fillon et
Jean-François Copé lors de la campagne. Alain Juppé leur a demandé qu'ils se "déportent ".
Refus. Tout sera transparent selon Yannick Paternotte : "Ma volonté
d'assurer la transparence de nos travaux est totale. Nos débats seront
enregistrés et conservés par un huissier, deux représentants de chaque candidat
pourront assister en tant qu'auditeurs libres et je souhaite qu'Alain Juppé
puisse y assister en sa qualité de président fondateur de notre mouvement ".
Alain Juppé a également
mis d'autres conditions à la réunion de cette commission. Acceptées par François
Fillon (qui n'a de toute façon pas confiance en cette commission). Refusées par
la commission et par Jean-François Copé.
La Commission tiendra un
point presse dimanche à 11heures.
Dimanche, 19h :
rencontre entre Alain Juppé, Jean-François Copé et François Fillon
Jusqu'à ce rendez-vous,
Alain Juppé, le médiateur, ne parlera plus aux médias selon son entourage. "Il
y a encore beaucoup de chemin à faire pour faire fonctionner cette médiation ",
a avoué le maire de Bordeaux. Cette "réunion de paix " s'annonce
compliquée. D'autant qu'Alain Juppé avait demandé à la Commission nationale des
recours de se mettre en retrait le temps que la médiation se mette en place.
Raté.
Le maire de Bordeaux
fera quand même ce qu'il a à faire. Il se donne 15 jours pour rendre ses
conclusions en se basant sur les travaux de la commission de contrôle (Cocoe)
et de la Commission nationale des recours.
Mais qui pour l'entendre
et l'écouter ? Vendredi après-midi, Jean-François Copé a déclaré : "Je
suis d'une bonne volonté réelle, j'ai accepté " la médiation du maire de Bordeaux
"par ouverture, pour que la situation bouge ", mais "je
n'accepterai jamais qu'on truande un vote", qu'on "me vole ma
victoire ".
Pour François Fillon,
seule l'instance d'Alain Juppé est valable. Vendredi matin, il a fait savoir qu'il
n'accepterait aucune conclusion de la Commission nationale des recours qu'il juge
noyautée par les "copéistes".
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