Une députée PS accuse Bercy de "vouloir tuer" la défense
La présidente socialiste de la commission de la défense de l'Assemblée, Patricia Adam, dénonce les coupes budgétaires envisagées par le ministère de l'Economie pour réduire le déficit public.
"Le scénario de Bercy vise à tuer le ministère de la Défense", affirme Patricia Adam. A l'heure où l'armée française est engagée au Mali, la présidente socialiste de la commission de la défense de l'Assemblée nationale s'alarme des coupes budgétaires envisagées par le ministère de l'Economie pour réduire le déficit public, dans un entretien au Monde, publié lundi 25 mars.
"Dès 2015, si on le suit, il ne lui restera que la sécurité nationale (la gendarmerie), les forces spéciales et la dissuasion. Toutes les forces conventionnelles auront disparu", assure la députée PS. "Le budget représentait 4,3% du PIB en 1966, 2,97% en 1981, 1,6% en 2002, 1,56% en 2012. On ne peut plus descendre", prévient Patricia Adam. "La défense peut encaisser deux-trois ans d'apnée, mais pas plus", estime-t-elle.
Une baisse d'environ 30 miliards d'euros annoncée
Le budget de la défense pourrait baisser d'environ 30 miliards d'euros. Il tomberait alors en dessous de 1,5% du PIB, son niveau actuel. Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, n'a d'ailleurs pas caché la difficulté de l'exercice à venir.
La commission table sur un rebond de croissance en 2016 et demande le maintien en l'état du budget à 31 milliards d'euros pendant deux à trois ans en volume. Elle suggère de repousser quelques programmes d'équipement et de récupérer des recettes en vendant des participations de l'Etat dans les groupes industriels de défense.
Début mars, une dizaine de jeunes officiers avaient également dénoncé des coupes budgétaires effectuées au détriment de la capacité opérationnelle, dans une tribune publiée sur francetv info.
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