Une majorité de Français prêts à un encadrement ciblé des loyers
Près de 70% des Français sont prêts à accepter un encadrement des loyers en zones tendues, mais beaucoup affichent leur scepticisme quant à l'efficacité d'un plafonnement généralisé, selon deux instituts de sondages.
Un sondage Ipsos publié jeudi pour le réseau d'agences immobilières Orpi montre que cette empathie vis-à-vis des zones tendues se reflète dans toutes les catégories socio-professionnelles, même si les catégories les plus susceptibles de se retrouver locataires sont plus réservées: 60% des ouvriers s'y déclarent favorables contre 77% des cadres supérieurs, précise Orpi dans un communiqué.
Un sondage Harris commandé par Century 21, paru dans Le Figaro, confirme cette tendance avec 74% des personnes interrogées qui se déclarent favorables au projet d'encadrement des loyers.
Si ce résultat illustre une prise de conscience des difficultés liées au logement par les Français, 45% d'entre eux estiment cependant qu'un plafonnement généralisé des loyers risquerait d'entraîner une diminution du nombre de logements disponibles.
Un bailleur sur quatre affirme même qu'il pourrait retirer son bien de la location et/ou renoncer à investir dans le locatif en cas d'application généralisée du décret.
Toujours selon Harris, 52% des Français redoutent que les particuliers se détournent de l'investissement locatif et renoncent à acheter des biens pour les louer.
C'est "un effet détourné et négatif, à l'opposé des objectifs affirmés du décret, pourtant présenté comme une solution d'urgence à la crise du logement. Or à l'exception de quelques rares zones tendues, les prix se régulent généralement de manière naturelle sur la majorité du territoire", poursuit Orpi.
En outre, d'après les premiers résultats de l'Observatoire des loyers de la région parisienne (Olap), cité dans le communiqué, les loyers d'habitation du parc locatif privé ont augmenté en 2011 en moyenne de 2,4% dans l'agglomération parisienne et de 1,6% dans les agglomérations de province.
L'enquête Ipsos révèle que 50% des Français interrogés affirment, soit ne pas être favorables à un plafonnement des loyers, soit être favorable à un plafonnement supérieur à 2%, au-delà donc de la hausse constatée par l'Olap.
"Dès lors, une loi pour encadrer les loyers perd tout son sens dans la mesure où les Français ne sont pas favorables à un plafonnement inférieur à la réalité actuelle", conclut Orpi.
*Ce sondage réalisé par téléphone, suite à l'annonce par Cécile Duflot, ministre du Logement, d'un décret pour bloquer les loyers à la relocation, a porté sur un échantillon représentatif de la population française composé de 945 personnes âgées de 18 ans et plus.
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