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Une "Riposte party" sur Internet vue de l'intérieur au QG de François Hollande

L’équipe Web du Parti socialiste a organisé, jeudi 19 avril, sa dernière "Riposte party" avant le premier tour. Twittos et blogueurs, militants ou simples sympathisants se sont réunis au QG de François Hollande pour son passage sur Canal+. Reportage.
Article rédigé par Natalia Gallois
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Une "Riposte party" au QG de François Hollande (NG)

L'équipe Web du Parti socialiste a organisé, jeudi 19 avril, sa dernière "Riposte party" avant le premier tour. Twittos et blogueurs, militants ou simples sympathisants se sont réunis au QG de François Hollande pour son passage sur Canal+. Reportage.

Un petit groupe s'est formé devant le 59 avenue de Ségur, jeudi 19 avril, peu avant 19 heures. Impatients, les tweetos venus participer à la 18e "Riposte party" organisée au QG de campagne de François Hollande, pianotent déjà sur leur téléphone.

Comme pour tous les meetings ou passages d'antenne importants de leur candidat, les membres de la communauté virtuelle socialiste se retrouvent en chair et en os pour le soutenir, à coups de tweets, et de messages sur les blogs, aux côtés de son équipe web.

Ce soir, M. Hollande est invité au Grand Journal sur Canal+. Avant l'intervention de Nicolas Sarkozy sur TF1, au journal télévisé. C'est la dernière réunion-riposte avant le premier tour. Une quarantaine de cyber-militants sont au rendez-vous.

"C'est devenu un rituel"

"La 'Riposte party', c'est nous qui l'avons inventée", rappelle Romain Pigenel, responsable "influence et activisme Web" de l'équipe Internet du candidat. "A l'origine, on voulait construire la campagne Web en rapport avec la gauchosphère, les blogueurs et twittos qui étaient déjà là, on voulait les lier à notre stratégie".

Tout a commencé au meeting du Bourget, le 22 janvier. L'équipe Internet avait invité une quarantaine de twittos et de blogueurs acquis à la cause Hollande. De 18 heures à minuit, l'équipée est montée au front sur la Toile, commentant en masse sur les réseaux sociaux et sur les blogs le discours du candidat.

"Ensuite, c'est devenu un rituel", affirme Romain Pigenel. "Réunir physiquement ces personnes qui gravitent dans un monde virtuel, ça a boosté l'efficacité, y compris online".

Et d'ajouter : "On a été copiés par l'UMP et par le MoDem, mais ils n'ont pas réussi à rattraper leur retard. Et l'UMP n'a pu puiser que dans ses réseaux de militants".

Les seniors aussi au rendez-vous

"C'est génial de pouvoir venir au QG, ou au siège du PS. On croise des personnalités, Bruno Leroux, Delphine Batho, on a l'impression de parciper à un truc", affirme Marie-Isabelle, 31 ans.

Et attention aux clichés, les soirées ripostes ne sont pas uniquement réservées aux jeunes. Jean-Yves Tréguier a 68 ans. C'est le doyen de la soirée. Et c'est la troisième fois qu'il participe à ce type d'événement. "Au lieu d'être isolé, on se retrouve, on échange, c'est plus cool !". "Et puis il y a une certaine communion, on est tous sur la même longueur d'onde, on réagit en même temps", ajoute-t-il.

Pour encadrer les cyber-militants, une équipe bien rôdée veille.Tendances, commentaires, points du discours à approfondir. Internet est passé au crible. Puis les suggestions d'interventions sont transférées aux petites mains. Sans oublier les argumentaires, les graphiques, ou les vidéos qui permettent d'appuyer leur travail.

Thierry, 59 ans, rappelle tout de même : "Les experts nous aident mais ce n'est pas la Pravda, on dit ce qu'on veut".

La guerre du hashtag

La "Riposte party" du 19 avril au QG de François Hollande (NG)

L'ambiance reste studieuse. L'une des organisatrices tient à prévenir : "Là c'est bruyant, mais quand ça commence, c'est silencieux, on communique par mail".

Parmi les règles imposées : le hashtag, primordial pour mesurer l'influence sur Twitter. Ce soir ce sera donc #Fhollande et #LGJ.

L'interview de M. Hollande démarre. Et cesse le brouhaha. Seuls subsistent le bruits des clics de souris et des claviers.

Quand le candidat est attaqué ("Si vous êtes candidat, c'est parce que DSK ne s'est pas présenté") quelques voix s'élèvent tout de même : "Ooooh", "N'importe quoi".

"En un quart d'heure, les hashtags sont passés en première tendance française", affirme Romain Pigenel, satisfait. "Ici, c'est la partie émergée de l'iceberg, derrière, il y a 60 000 ou 70 000 personnes qui se mobilisent de chez elles ".

Contre Sarkozy : "la vraie riposte"

Au moment où le député de la Corrèze quitte le plateau, Romain Pigenel lance : "On change notre fusil d'épaule. On va assister au JT de TF1, le hashtag c'est #paroledirecte".

"Mais on peut en créer un deuxième", ajoute-t-il. "#potdedépart ?" lance l'un . "Oui, ça vous va #pot de départ ?". "Très bon", murmurent les uns et les autres alors que circulent les chips et le vin blanc apporté par l'un des sympathisants présent, originaire de Bourgogne.

"Pour Sarko, on va soulever les points où il ment. Il arrive toujours à convaincre des gens, on va essayer d'empêcher ça", déclare Johan, 26 ans, pour qui c'est la première "Riposte party". Thierry acquiesce : "Avec Sarkozy, ça va être plus tonique, c'est la vraie riposte".

Ecole, formation des chômeurs, RSA. Les twittos critiquent "SarkoPipo". Le passage d'antenne du président-candidat est court. La soirée est moins longue que lors des émissions de France 2 "Des paroles et des actes" qui ont réuni plus de 100 personnes au siège du PS.

Mais un nouveau rendez-vous est donné pour le débat de l'entre-deux tours. "On invitera toute la gauche", insite Romain Pigenel. "Nous seuls, on peut tenir la dragée haute à la droite républicaine. Alors si on ajoute Les Verts et le Front de gauche, ça va saigner !".

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