Valérie Pécresse visée par une enquête du Parquet national financier pour prise illégale d'intérêts pour ses liens supposés avec Alstom
Cette enquête intervient après une lettre de plusieurs élus écologistes, en février 2022, au procureur de la République de Paris pour signaler '"une infraction de prise illégale d'intérêt" commise par Valérie Pécresse.
Une enquête préliminaire pour "prise illégale d'intérêts" a été ouverte au parquet national financier (PNF) après un signalement d'élus d'Europe Ecologie-Les Verts soupçonnant Valérie Pécresse d'avoir détenu des stock-options chez Alstom tout en présidant l'autorité de transports Ile-de-France Mobilités, confirme vendredi 2 décembre le parquet national financier à franceinfo.
Une enquête qui intervient presqu'un an après le signalement de plusieurs élus écologistes qui - en février 2022 - avaient écrit au procureur de la République de Paris pour signaler "une infraction de prise illégale d'intérêt" commise par Valérie Pécresse.
Des stocks options d'Alstom déclaré en 2013
Dans cette lettre, que franceinfo a pu consulter, les élus détaillaient l'infraction commise - selon eux - par la présidente de la région Ile-de-France depuis décembre 2015 (date à laquelle Valérie Pécresse devient présidente du Conseil régional d'Ile-de-France). Pour étayer son propos, ils affirmaient que dans sa première déclaration d'intérêt en 2013, Valérie Pécresse mentionnait "détenir, ainsi que son époux, des participations financières (stocks options) dans la multinationale Alstom".
Des stocks options qui n'apparaissent plus en janvier 2016 d'après les élus qui expliquaient alors dans leur courrier de février que "quinze jours après son installation comme présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse a créé une fiducie [un contrat par lequel une personne peut transférer ses biens à un fiduciaire qui les tient séparés de leur patrimoine au profit d'un bénéficiaire] dans laquelle elle a transféré ses participations financières dans l'entreprise Alstom". Toujours d'après eux, c'est cette opération qui a fait disparaître les actions d'Alstom détenues par Valérie Pécresse dans sa déclaration d'intérêt par la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) de 2016.
"Ces soupçons ne sont pas anodins"
Les élus ne remettaient alors pas en cause le caractère légal ou non de ces mouvements financiers mais questionnaient : "À supposer que de telles mentions soient légales [...] Il n'en reste pas moins que le déclarant reste propriétaire de ses actifs et est intéressé à la bonne marche de l'entreprise qui les a émis." D'après eux, le problème venait du fait qu'en tant que présidente d'Ile-de-France Mobilités, Valérie Pécresse a acquis des matériels produits par la société Alstom qu'il récapitulait dans un tableau avant de rappeler l'article 432-12 du Code Pénal sur l'impartialité et l'indépendance dont doit faire preuve une personne dépositaire de l'autorité publique.
L'ouverture de cette enquête est "une bonne nouvelle" pour l'adjoint écologiste à la mairie de Paris David Belliard : "On veut qu'il puisse y avoir de la transparence. Ces soupçons ne sont pas anodins, il s'agit de liens éventuels avec Alstom, avec des sommes colossales en jeu. Nous souhaitons avoir des réponses", déclare-t-il à franceinfo. L'entourage de Valérie Pécresse parle de son côté de "dénonciation calomnieuse" et affirme que la présidente de région a "scrupuleusement respecté les règles de prévention des conflits d'intérêt". D'autres dénoncent une "boule puante des verts".
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