Cet article date de plus de douze ans.

[Vidéo] La perte du triple A sonne "le vrai début de la campagne", selon Dominique de Villepin

Dominique de Villepin a donné, lundi 16 janvier, sa première conférence de presse, au QG de campagne de République solidaire. L'occasion pour lui de revenir sur la perte du triple A qui sonne, selon lui, "le vrai début de la campagne".
Article rédigé par Dominique Cettour-Rose
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Dominique de Villepin, jeudi 16 janvier, dans son QG de campagne parisien. (MIGUEL MEDINA / AFP)

Dominique de Villepin a donné, lundi 16 janvier, sa première conférence de presse, au QG de campagne de République solidaire. L'occasion pour lui de revenir sur la perte du triple A qui sonne, selon lui, "le vrai début de la campagne".

En présentant lundi ses voeux à la presse, le fondateur de République solidaire s'est adressé "tout particulièrement à la majorité, légitimement inquiète" après la dégradation de la note française par l'agence Standard & Poor's.

Cette perte du triple A de la France sonne l'heure d'un effort "dur, très dur" pour maîtriser les dépenses et revenir à l'équilibre sur cinq ans, a ajouté Dominique de Villepin.

"Ma conviction", a-t-il souligné, "c'est que la dégradation doit sonner le réveil politique". "Qui peut croire qu'il n'y aura pas un troisième plan de rigueur ?", a-t-il lancé, mettant en avant son expérience de premier ministre - le "premier à agir sur la dette" - de 2005 à 2007, face à ses rivaux au centre.

"L'échec de Nicolas Sarkozy et de François Fillon"

C'est "l'échec de Nicolas Sarkozy et de son premier ministre François Fillon", a-t-il réaffirmé, mais pas celui de "toute la majorité", rappelant qu'il en a été "le chef" et avec laquelle "nous avons réussi à gagner des batailles ensemble contre le chômage et les déficits entre 2005 et 2007".

Un discours qu'Azouz Begag, l'un des nouveaux conseillers de M. de Villepin, approuve "à 100%", voyant dans cette candidature, "une belle alternative à droite".

"C'est le A de Sarkozy qui a giclé", a ironisé M. Begag en commentant la dégradation, le 13 janvier, de la note française. L'ancien ministre délégué à la promotion de l'égalité des chances dans le gouvernement Villepin - fonction qu'il avait quittée le 7 avril 2007 pour soutenir le candidat François Bayrou -, assure qu'aujourd'hui il n'y a pas de contact entre M. de Villepin et le candidat du MoDem.

Azouz Begag défend "le vote obligatoire"

M. Begag a en outre défendu le" vote obligatoire", une mesure qui figure, dit-il, au programme du candidat et qui "va tout changer", citant l'exemple de Vaulx-en-Velin et de ses "70% d'abstention" à la dernière élection présidentielle.

Président de l'association Banlieues Villepin 2012 et conseiller municipal de Corbeil-Essonnes, Azdine Ouis, ex-UMP, adhère lui aussi au principe du "vote obligatoire". Il reconnaît à M. de Villepin, qui "se situe au dessus des partis", un "capital sympathie dans les banlieues". M. Ouis dit regretter "la banalisation de l'islamophobie dans les discours de l'UMP".

M. de Villepin, héraut du revenu citoyen à 850 euros - une mesure évaluée à 30 milliards d'euros qu'il n'a pas réévoquée - a prôné le passage à 37 heures de travail hebdomadaire "en échange de la moitié des exonérations de charges liées aux 35 heures, c'est-à-dire 10 milliards par an".

Il propose en outre "un pacte d'urgence pour les PME" qui se verraient accorder des prêts de longue durée et des baisses de charges ciblées. Dominique de Villepin, qui se dit prêt à "conduire et organiser l'effort national", veut associer la majorité à son destin.

Récusant la "guerre de tranchées" électorale, Dominique de Villepin, à l'instar de M. Bayrou, a renouvelé son appel "au rassemblement de tous, au-delà des clivages".

Une promesse de ne "pas renoncer"

Le député de l'Hérault, Jean-Pierre Grand, souligne avoir entendu un "discours d'homme et d'Etat" et non celui d'un "organisateur de meeting".

Au jeu des alliances, Dominique de Villepin reste bien isolé, comme en témoigne sa petite équipe de campagne, composée notamment de trois anciens ministres - Brigitte Girardin, sa directrice de campagne, Nelly Olin, Azouz Begag - et deux députés - Jean-Pierre Grand et Marc Bernier.

L'écrivain et scénariste Jean-Claude Carrière a accepté de "coordonner le projet" et l'éditeur Olivier Orban sera le conseiller en stratégie du candidat. Luc Brossolet, qui fut un des avocats de M. Villepin dans l'affaire Clearstream, occupe le poste de porte-parole de la campagne.

La quête des 500 parrainages présidentiels "avance convenablement", assure son entourage. Sidi Sakho, responsable national des Jeunes solidaires, se dit "confiant".

M. de Villepin a promis, "au nom de l'amour de la France", de ne "pas renoncer".

A l'issue de sa cérémonie de voeux, ses partisans ont distribué des canettes de jus d'orange ornées du portrait du candidat devant un grand drapeau tricolore et de l'inscription : "La banlieue soutient Dominique de Villepin". On peut voir ici l'intégralité de l'intervention de M. de Villepin.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.