[vidéo] Marine Le Pen a eu un échange verbal animé avec des militants du Front de gauche
Marine Le Pen, candidate du Front national à l'élection présidentielle de 2012, a eu un vif échange avec des militants du Front de gauche mercredi 18 janvier à Montbéliard (Doubs) sur le site historique PSA Peugeot-Citroën. Reportage de l'AFP.
Devant les grilles du site de PSA-Sochaux, la présidente du FN s'est confrontée mercredi aux militants de Jean-Luc Mélenchon. La candidate à la présidentielle du parti d'extrême droite avait décidé de tracter pendant une heure devant le site historique du groupe automobile, où plusieurs centaines d'emplois doivent être supprimés.
Sous un froid vif et un ciel sans nuages, Marine Le Pen est munie d'une pile de tracts et, comme toujours, suivie par une nuée de journalistes. Mais devant les grilles de l'une des entrées du site, une poignée de militants du Front de gauche est présente.
L'un des militants, Vincent Adami, 31 ans, entame les hostilités verbales, alors que les salariés sortent en voiture de l'immense site. "On vous voit tous les cinq ans, au moment des élections. Vous étiez où pendant les retraites?", lance-t-il.
Marine Le Pen ne se démonte pas. "Je ne peux pas venir dans vos manifestations, parce que vos amis me tapent dessus quand j'y vais", répond-elle du tac-au-tac. Quelques minutes avant, elle dénonçait des syndicats "complices du système" et qui tiendraient "le même discours que Laurence Parisot", la patronne des patrons.
Dans les rangs frontistes, on entend aussi : "communistes, 200 millions de morts".
"Ce n'est pas à une héritière de me dire ça"
Le partisan de Jean-Luc Mélenchon ne se laisse pas faire : "le pays de Montbéliard est une terre d'immigration. Nous ne voulons pas de votre préférence nationale".
"L'immigration pèse à la baisse sur les salaires !", reprend la candidate. "Ce qui pèse à la baisse sur les salaires, c'est le libéralisme", rebondit immédiatement son adversaire d'un jour.
Pendant plusieurs minutes, l'échange continue, toujours acide mais sans agressivité.
Quand Marine Le Pen conseille au militant de ne pas "parler au nom des ouvriers", Vincent Adami rebondit encore : "ce n'est pas à une héritière de me dire ça. J'habite pas dans un manoir, moi", référence au parc de Montretout, où réside la présidente du FN, à Saint-Cloud, banlieue huppée de Paris.
"Mon grand-père était marin-pêcheur. Mon père est parti de rien. C'est ça la méritocratie", répond-elle, agacée.
"Il (Jean-Marie Le Pen) a hérité de quelques millions, quand même", rétorque encore le militant, faisant référence à l'important héritage dont avait bénéficié l'ancien président du FN de la part d'Hubert Lambert, qui appartenait à une famille d'industriels du ciment.
Le FN au second tour aux cantonales à Montbéliard
Au final, Marine Le Pen a pu distribuer des dizaines de tracts dénonçant "5 millions de chômeurs et 8 millions de pauvres".
Ni très bien, ni mal accueillie, elle a reçu des encouragements mais a parfois gardé son tract dans la main. Les salariés entrant ou sortant en voiture, elle n'a pas pu échanger avec eux.
Vincent Adami reste inquiet et ne se fait pas d'illusions : "c'est vrai qu'elle réussi à capter une partie de l'électorat populaire. Avec la crise, on arrive à un tel niveau d'exaspération..."
A Montbéliard, dans les deux cantons où l'on a voté aux cantonales de 2011, le FN s'est retrouvé au second tour, obtenant 37% (Montbéliard-est) ou 40% (Montbéliard-ouest) dans des duels contre l'UMP ou le PS.
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