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L'utilisation de gaz sarin en Syrie au cœur d'un imbroglio à l'ONU

La commission d'enquête internationale a démenti les déclarations de l'une de ses membres, Carla Del Ponte.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des rebelles syriens près de Lattaquié, dans le nord de la Syrie, le 24 avril 2013. (MIGUEL MEDINA / AFP)

Il n'existe pas de preuve formelle de l'utilisation d'armes chimiques par les rebelles syriens. La Commission d'enquête internationale indépendante sur la Syrie, mandatée par l'ONU, puis les Etats-Unis ont affirmé lundi 6 mai qu'ils ne disposaient pas de telles preuves.

Ces déclarations mettent un terme à la polémique lancée dimanche par l'une des membres de cette commission, Carla del Ponte. Francetv info revient sur cette affaire en trois actes.

1 Acte 1: Carla del Ponte accuse les rebelles syriens d'utiliser du gaz sarin

Membre de la Commission d'enquête de l'ONU, Carla del Ponte accuse dimanche soir, sur les ondes de la radio suisse italienne, les rebelles syriens de faire usage de gaz sarin dans le conflit qui les oppose au régime de Bachar Al-Assad. 

"Nos enquêtes devront encore être approfondies, vérifiées et confirmées à travers de nouveaux témoignages, mais selon ce que nous avons pu établir jusqu'à présent, pour le moment, ce sont les opposants au régime qui ont utilisé le gaz sarin", explique-t-elle.

2 Acte 2: La Commission d'enquête la désavoue

Inédite, la déclaration fait réagir. Mais la Commission d'enquête à laquelle appartient Carla del Ponte dément lundi 6 mai les propos de l'ancienne procureure du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie. La Commission explique dans un communiqué qu'elle "n'a pas atteint des résultats permettant de conclure que des armes chimiques ont été utilisées par les parties au conflit".

"En conséquence, et à ce jour, la Commission n'est pas en mesure de commenter davantage ces allégations", précise le communiqué. La Commission d'enquête, dont le mandat s'achèvera en mars 2014, publiera son prochain rapport sur les violations du droit international relatif aux droits de l'homme fin mai. Elle le présentera le 3 juin, au cours de la prochaine session du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, à Genève (Suisse).

3 Acte 3: Les Etats-Unis démentent à leur tour

Les Etats-Unis ont également refusé de confirmer les déclarations de Carla del Ponte. "Nous prenons très au sérieux toutes les allégations et informations sur l'utilisation d'armes chimiques. Nous prenons donc très au sérieux ce qu'elle a dit, a expliqué un responsable du département d'Etat. Mais, d'après ce que nous comprenons, l'opposition armée ne possède pas de telles armes".

"Nous n'avons pas tous les faits et nous devons continuer à les rassembler, à les corroborer. C'est ce que nous faisons par nos propres moyens et en travaillant avec nos partenaires", a poursuivi ce responsable, suivant la ligne extrêmement prudente de l'administration américaine sur ce dossier des armes chimiques. Fin avril, Washington avait évoqué avec prudence des indices sur l'utilisation par le régime de Bachar Al-Assad d'armes chimiques contre les rebelles.

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