Pour Obama, les accusations de Trump sur une présidentielle truquée sont "ridicules"
Le candidat républicain a demandé à ses supporters d'être "vigilants" le 8 novembre, sans quoi l'élection pourrait leur être "dérobée". Le président américain a répondu sèchement à celui qui veut lui succéder.
C'est une attaque préventive qui coïncide avec de mauvais sondages. Donald Trump affirme que l'élection présidentielle américaine de novembre qui l'oppose à Hillary Clinton pourrait être "truquée". Ce qui lui a attiré, jeudi 4 août, l'admonestation du président Barack Obama.
Le candidat républicain traverse une période de fortes turbulences, après plusieurs polémiques qui l'ont fait plonger dans les sondages et ont relancé les défections dans son propre parti. Tandis qu'Hillary Clinton, après une convention démocrate réussie, a repris une avance moyenne de six points. La dernière enquête McClatchy-Marist, parue jeudi, accorde d'ailleurs 48% des intentions de vote à Hillary Clinton contre 33% à Donald Trump.
"La victoire nous sera dérobée"
"Croyez-moi, il faudra qu'on fasse attention le 8 novembre, car cette élection sera truquée", a déclaré le candidat républicain sur la chaîne conservatrice Fox News lundi. "Et j'espère que les républicains seront vigilants, sinon la victoire nous sera dérobée."
L'allégation, répétée depuis, a fait bondir Barack Obama, interrogé jeudi lors d'une conférence de presse au Pentagone. "Bien sûr que l'élection ne sera pas truquée", a-t-il répondu. "Si M. Trump croit qu'une théorie du complot se propage dans le pays, y compris dans des endroits comme le Texas où ce ne sont pas les démocrates qui s'occupent des bureaux de vote, c'est ridicule."
Si M. Trump finit avec 10 ou 15 points d'avance dans les sondages le jour de l'élection et finit par perdre, il pourra peut-être se poser la question. Cela ne semble pas être le cas actuellement.
Durant les primaires républicaines, Donald Trump avait déjà accusé son adversaire Ted Cruz d'avoir triché de multiples façons après les victoires du sénateur du Texas dans l'Iowa et dans le Wisconsin.
Donald Trump est un habitué des théories du complot. En 2012, le milliardaire avait remis en cause la victoire de Barack Obama sur Mitt Romney au soir de l'élection. Il a aussi longtemps contesté la légitimité de la naissance américaine de Barack Obama, dont le père était kényan et la mère américaine. John McCain, candidat républicain de 2008, avait également accusé une grande association liée aux démocrates de commettre des actes de fraude électorale.
Autant de systèmes électoraux que d'Etats
Ces nouvelles critiques alimentent les soupçons vis-à-vis d'un système électoral loin d'être parfait, comme l'a montré l'élection de George W. Bush face à Al Gore en 2000. Il avait fallu plus d'un mois pour certifier le résultat du scrutin très serré en Floride.
Selon le Pew Research Center, en 2004, 48% des Américains avaient une grande confiance dans le dépouillement des votes. En 2012, ils n'étaient plus que 31%. Une réforme nationale a été lancée en 2002, mais toute harmonisation est ralentie par la fragmentation du système, les élections étant de la compétence des Etats.
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