Présidence de l'UMP : Fillon, Copé et les autres dans les starting-blocks
Les principaux ténors de l'UMP font leur rentrée ce week-end, lançant officiellement la campagne interne qui débouchera sur l'élection d'un nouveau président fin novembre.
POLITIQUE - Cette fois, c'est parti ! Après un round d'observation estival déjà très tendu, les principaux ténors de l'UMP font leur rentrée ce week-end, lançant officiellement la campagne interne qui débouchera sur l'élection d'un nouveau président, les 18 et 25 novembre. Candidats déclarés ou probables, tous doivent se retrouver vendredi 24 et samedi 25 août à Nice (Alpes-Maritimes). FTVi liste les atouts et faiblesses de chacun.
François Fillon
SES ATOUTS. En restant à Matignon pendant tout le quinquennat de Nicolas Sarkozy, François Fillon a acquis une véritable légitimité pour aspirer à diriger l'UMP, et surtout à devenir - du moins est-ce son ambition - le futur candidat du parti à la présidence de la République. "J'ai toujours vu en François Fillon un homme d'Etat", reconnaît le copéiste Roger Karoutchi. Elu député de Paris en juin dernier, Fillon bénéficie également d'une forte popularité auprès des sympathisants UMP, puisque selon l'Ifop, 48% d'entre eux aimeraient le voir élu au congrès de novembre, alors que Jean-François Copé recueille l'adhésion de seulement 24% des sondés.
SES FAIBLESSES. S'il est très populaire auprès des sympathisants UMP, il l'est peut-être un peu moins auprès des adhérents. De 2007 à 2012, sa fonction de Premier ministre l'a sensiblement éloigné du parti. Si seul le "premier cercle" de militants décide de prendre part au vote en novembre, François Fillon pourrait donc être désavantagé.
SES SOUTIENS. En déclarant très rapidement sa candidature, François Fillon s'est entouré d'une équipe solide et complémentaire : Laurent Wauquiez pour la droite sociale, Valérie Pécresse pour la droite chiraquienne et Eric Ciotti pour la droite sécuritaire. Il pourrait être rejoint prochainement par Nathalie Kosciusko-Morizet et Bruno Le Maire, si les deux ne parviennent pas à obtenir les 8 000 parrainages de militants requis pour pouvoir se présenter.
SA DECLARATION. "Si je me présente à la présidence de l'UMP, ce n'est pas parce que mon ambition ultime, c'est de présider un parti politique. C'est bien pour conduire un effort de redressement national." (Le Point, 23 août 2012)
Jean-François Copé
SES ATOUTS. Il est l'homme de l'appareil. A la tête de l'UMP depuis novembre 2010, Jean-François Copé dispose désormais de solides réseaux dans les fédérations, à la tête du parti et à l'Assemblée nationale, où il a présidé le groupe UMP de 2007 à 2010 avant de faire élire un proche à sa succession, Christian Jacob. De nombreux responsables départementaux et élus locaux pourraient donc appeler à voter en sa faveur. Tenant d'une droite décomplexée, il jouit - à l'inverse de François Fillon - d'une forte popularité auprès des militants les plus actifs, qu'il rencontre à de multiples reprises en sillonnant les fédérations.
SES FAIBLESSES. Jean-François Copé n'a pas en revanche la stature d'homme d'Etat de François Fillon. A 48 ans, son expérience ministérielle reste relativement faible. Peu importe, veulent croire les copéistes, qui rappellent que les militants désignent cette année le chef de leur parti, pas leur futur candidat à la présidentielle.
SES SOUTIENS. Beaucoup d'élus et de responsables UMP n'ont pas attendu que Jean-François Copé officialise sa candidature pour lui apporter leur soutien. Parmi eux Jean-Pierre Raffarin, Christian Jacob, Luc Chatel, Roger Karoutchi, Hervé Novelli, Marc-Philippe Daubresse ou Rachida Dati.
SA DECLARATION. "Cette élection ne vise qu'à une seule chose : donner aux militants UMP le libre choix de celui qui va diriger notre parti, avec une équipe, pendant une période très particulière, qui n'est pas celle de 2017, qui est celle de 2012 à 2015." (RTL, le 24 juillet 2012)
Nathalie Kosciusko-Morizet
SES ATOUTS. A 39 ans, NKM est la seule femme en lice. Elle est aussi la plus jeune des candidats à la présidence de l'UMP. Un profil qui lui permet de revendiquer le changement, le renouvellement. Après cinq années passées au gouvernement, elle veut s'émanciper et montrer qu'elle a quelque ambition pour la suite de sa carrière.
SES FAIBLESSES. Celle qui a été la porte-parole de Nicolas Sarkozy durant la campagne présidentielle a du mal à se défaire de son image de "bobo de droite", qui séduit peu au sein de l'UMP. Pas sûr non plus que ses critiques à l'égard du conseiller Patrick Buisson, responsable à ses yeux d'une campagne trop droitière de Nicolas Sarkozy, aient conquis une large partie des militants, alors que beaucoup ne verraient pas d'un mauvais œil un rapprochement avec le Front national.
SES SOUTIENS. Sa candidature peine à rassembler. Alors qu'elle tente de réunir les 8 000 parrainages nécessaires en sillonnant la France à bord de sa "NKMobile", l'ancienne ministre de l'Ecologie refuse de dire combien de signatures elle a recueillies pour le moment. L'un de ses seuls soutiens majeurs s'appelle Jérôme Peyrat, président de la fédération de Dordogne. A ce rythme, pas sûr qu'elle parvienne à récolter 7 924 parrainages d'ici au 18 septembre. Elle pourrait alors se rallier à François Fillon plutôt qu'à Jean-François Copé.
SA DECLARATION. "Je me pose en alternative, en troisième voie, car beaucoup ne se reconnaissent pas dans le combat des chefs qui se joue en ce moment." (Corse-Matin, 21 juillet 2012)
Bruno Le Maire
SES ATOUTS. Chargé d'élaborer le programme présidentiel de l'UMP en 2012, Bruno Le Maire a voulu, lui aussi, montrer son ambition. Et lui aussi entend incarner le renouvellement politique. A 43 ans, cet énarque a déjà une solide expérience : directeur de cabinet de Dominique de Villepin à Matignon de 2005 à 2007, secrétaire d'Etat aux Affaires européennes de 2008 à 2009 et ministre de l'Agriculture de 2009 à 2012.
SES FAIBLESSES. Principal handicap : sa faible notoriété. Au dernier classement des personnalités politiques, publié en juillet par l'Ifop, Bruno Le Maire ne figurait qu'à la 35e place. Et selon un autre sondage paru le 19 août dans le JDD, seuls 2% des sympathisants UMP souhaitent le voir diriger le parti.
SES SOUTIENS. En déclarant sa candidature, le 20 août, Bruno Le Maire a revendiqué le soutien d'une trentaine de parlementaires, et affirmé avoir déjà recueilli 1 000 parrainages. Mais pour pouvoir se maintenir après le 18 septembre, le député de l'Eure devra en glaner 6 924 de plus. Rien n'est moins sûr…
SA DECLARATION. "Si l'on veut éviter ce duel Fillon-Copé, il faut une autre candidature et un débat d'idées." (L'Express.fr, 20 août 2012)
Et les autres…
Xavier Bertrand. Ira ? Ira pas ? Le député-maire de Saint-Quentin fait durer le suspense. L'ex-patron de l'UMP et ancien ministre a indiqué qu'il prendrait sa décision "fin août". Histoire de tester sa popularité durant les grandes vacances, avant de se jeter éventuellement à l'eau. Le verdict devrait tomber dans les jours qui viennent.
Christian Estrosi. Le maire de Nice est lui aussi tenté par l'aventure. Dès le début du mois d'août, Estrosi a affirmé avoir déjà réuni quelque 3 000 signatures. Bluff ? Toujours est-il que pour lui, "il y a une vague avec l’envie d’écrire une autre histoire que la seule histoire Copé-Fillon". Là encore, verdict attendu avant le 31 août.
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