La primaire UMP à Paris tourne au vinaigre
Le candidat Pierre-Yves Bournazel demande la suspension immédiate du scrutin "dans l'intérêt général".
La primaire UMP pour la mairie de Paris commence mal. Le candidat Pierre-Yves Bournazel a demandé la suspension du scrutin qui a débuté vendredi 31 mai au matin. "Le système d'organisation des primaires est incontestablement défaillant", a-t-il lancé lors d'une conférence de presse devant la mairie de Paris. Mais l'arbitre de la primaire UMP, Antoine Rufenacht, refuse de remettre en question le scrutin. Retour sur un début de scrutin mouvementé.
La presse relève des anomalies
A peine le scrutin était-il commencé que des journalistes faisaient état de failles concernant le vote électronique. Les journalistes de la rédaction de Metro ont constaté vendredi matin "qu'il était possible d'inscrire n'importe quel électeur parisien au scrutin, à condition de connaître son état civil (nom, adresse et date de naissance)." Ils racontent avoir pu remplir quatre bulletins de vote pour des tierces personnes. Il n'est en effet pas nécessaire de produire une pièce d'identité pour s'inscrire et voter sur le site mis en place pour le scrutin, primaireparis.fr. D'autres médias, tels Libération et Le Nouvel Observateur affirment également avoir réussi à frauder.
Des bugs techniques perturbent le scrutin
Dès jeudi soir, Nathalie Kosciusko-Morizet s'était inquiétée, dans un communiqué, de problèmes techniques concernant la "compatibilité [de certains]ordinateurs pour le vote". Pour pouvoir voter en ligne, les sympathisants doivent en effet installer une version récente du logiciel gratuit Java. Mais cette activation "n'est pas une opération simple", estimait la candidate. Libération confirme ce problème vendredi et ajoute qu'il n'est pas possible de voter depuis un Mac.
Sur Twitter, l’ancien candidat à la primaire, déclaré inéligible, Chenva Tieu a confirmé vendredi matin la présence de problèmes techniques. L'homme politique, désormais soutien de Nathalie Kosciusko-Morizet, critique Docapost, la filiale de la Poste en charge de l’organisation des élections.
Bcp de prob. techniques pour voter ce matin : #docapost n'est pas à la hauteur de ses promesses commerciales ! #primaire75 #paris2014
— Chenva Tieu (@ChenvaTieu) 31 mai 2013
Chenva Tieu ne se prononce cependant pas pour l'annulation du vote.
Pierre-Yves Bournazel demande la suspension du vote
Suite à ces différents problèmes, le candidat Pierre-Yves Bournazel a réagi au quart de tour. "Il y a des failles qui ont été remarquées par tout le monde, par des centaines de Parisiens. Certains ne peuvent pas s’inscrire et voter, d’autres ont démontré que l’on pouvait inscrire des personnes sans leur consentement, ce qui est très grave", dénonce-t-il vendredi en fin d'après-midi. Le jeune conseiller de Paris accuse par ailleurs Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate favorite de la primaire, de continuer à mener campagne "alors que la campagne est arrêtée depuis minuit". Pour Pierre-Yves Bournazel, qui a soutenu Jean-François Copé durant l'élection pour la présidence de l'UMP, le scrutin doit être suspendu.
L'arbitre maintient le scrutin
Le président du Conseil supérieur de la primaire UMP à Paris, Antoine Rufenacht, a répondu à l'AFP qu'il était "hors de question de suspendre le scrutin". Il a estimé que le fonctionnement du scrutin était "plutôt satisfaisant". "Les gens votent, les choses se passent de manière naturelle, à part le 'buzz' que certains essaient de provoquer", juge-t-il. Selon un journaliste d'i-Télé, Antoine Rufenacht a affirmé que Pierre-Yves Bournazel était "un homme de com".
Antoine #Rufenacht rejette l'idée d'une suspension de la #primaire75 . "@pybournazel est un homme de com'" dit-il.
— YOANN USAI (@YOANNUSAI) 31 mai 2013
Legaret et NKM demandent une réunion d'urgence
Jean-François Legaret, lui aussi candidat, a réagi en fin d'après-midi en demandant une réunion "d'urgence" du conseil supérieur de la primaire et des quatre candidats à la primaire. "Il est difficile de voter, il est difficile de s'inscrire. Les modalités de vote sont longues et complexes", a-t-il déploré. L'ancienne ministre Nathalie Kosciusko-Morizet a formulé la même demande dans la soirée, dénonçant "les tentatives répétées d'intimidation des électeurs et les déclarations intempestives de certains candidats qui ne respectent pas les règles qui avaient été établies s'agissant de la communication". Leurs voeux seront exécutés, puis que l'autorité doit se réunir samedi à 16h, selon l'entourage de plusieurs des candidats.
De son côté, Jean-François Copé a appelé les candidats "à faire preuve de modération et de sang-froid". Le premier tour du scrutin qui doit désigner le candidat du grand parti de droite est prévu pour durer, en principe, jusqu'à lundi 19 heures.
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