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Prothèses PIP : la justice se penche sur les finances de Jean-Claude Mas

Selon "Le Figaro",  le parquet de Marseille a ouvert une information judiciaire à l'encontre de l'ancien patron de Poly implant prothèses, au cœur du scandale d'implants défectueux. 

Article rédigé par franceinfo
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Jean-Claude Mas quitte le tribunal d'Aix-en-Provence le 21 mars 2012 après avoir fait une demande refusée de remise en liberté.  (BORIS HORVAT / AFP)

Déjà sous le coup d'une instruction pour homicide et blessure involontaire, le patron de Poly implant prothèses (PIP), voit s'ouvrir devant lui un nouveau front judiciaire. Le Figaro a révélé, jeudi 24 mai, que le parquet de Marseille avait ouvert une information judiciaire pour abus de biens sociaux, recel d'abus de biens sociaux et banqueroute, à l'encontre de Jean-Claude Mas, accusé d'avoir produit des prothèses mammaires rempli d'un gel défectueux

Un situation financière trouble

La plainte vise l'ancien patron de PIP, ainsi que sa campagne, Dominique Lucciardi et son fils, Nicolas Lucciardi. Pour cette information judiciaire, le juge financier Pierre Philippon a rejoint la juge Annaïck Le Goff, déjà en charge de l'affaire. Cette instruction porterait "sur la perception de près de 300 000 euros par an", de 2005 à 2010, par Jean-Claude Mas en tant que président du conseil de surveillance de son entreprise. Ce montant, considéré comme élevé, poursuit Le Figaro, pourrait avoir contribué à la faillite de l'entreprise. "Les recels d'abus de biens sociaux concernerait sa compagne et son fils, qui ont bénéficié de licenciements douteux alors qu'ils n'étaient pas salariés de l'entreprise", note ensuite le quotidien.

Incarcéré à la prison de La Fardèle, dans le Var, Jean-Claude Mas a cédé à sa compagne et à son fils sa villa, d'une valeur de 3 millions d'euros. Au mois d'août de la même année, il avait viré 124 800 euros sur un compte au Costa Rica "dans le cadre d'une création d'entreprise", a-t-il dit. 

La déception des victimes 

"Dans les infractions d'abus de biens sociaux ou de banqueroutes, seul le mandataire judiciaire et les associés de l'entreprise peuvent se porter partie civile", a déploré Laurent Gaudon, avocat d'environ 150 victimes et interrogé par Le Figaro. Les victimes porteuses de prothèses ne pourront donc pas se constituer dans cet aspect du dossier, ni n'y auront accès", a poursuivi l'avocat, qui s'est dit "particulièrement déçu".

"La justice instruit a minima, s'est indigné Me Christine Ravaz. Tout est fait pour que les victimes ne soient jamais indemnisées et que cette affaire soit étouffée." Cette dernière, poursuit le quotidien, a par ailleurs porté plainte pour destruction de preuves et s'apprête à demander à la garde des Sceaux, Christiane Taubira, d'ouvrir une mission d'enquête sur l'affaire PIP. 

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