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Quels pays participent à l'intervention militaire au Mali ?

La France a lancé une offensive aérienne, vendredi, pour tenter de faire reculer les islamistes qui menaçaient le sud du Mali. Les Etats-Unis et plusieurs pays d'Afrique sont également engagés, mais différemment. Explications.

Article rédigé par Ariane Nicolas
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
Un Rafale prêt à décoller pour le Mali, sur la base militaire de Saint-Dizier (Haute-Marne), le 13 janvier 2013. (LAURE-ANNE MAUCORPS / AP / SIPA )

La France a déclenché une intervention précipitée, mais pas isolée. Depuis vendredi 11 janvier, l'armée française est officiellement engagée au Mali. Elle a mené une série d'attaques aériennes visant les insurgés islamistes, au nord du pays. Selon Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, la durée de cette opération "est une question de semaines". 

Pourquoi l'armée malienne a-t-elle demandé en urgence l'aide de la France ? Quels autres pays soutiennent cette intervention ? Eclairages.

La France au premier plan : une intervention légale ?

"La France est en guerre contre le terrorisme, où qu'il se trouve, pour préserver sa sécurité, et celui du Mali, pays ami", a déclaré dimanche le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, pour justifier l'intervention. Quatre avions de chasse Rafale sont intervenus au-dessus de Gao (environ 1 200 km au nord de Bamako). Les avions français ont aussi frappé à Aghabo, à 50 km de Kidal, dans l'extrême nord-est du pays, selon une source de sécurité régionale. 

L'opération française, baptisée "Serval", du nom d'un petit félin du désert, a fait l'objet de concertations. Pour la justifier légalement, Paris met en avant l'article 51 de la charte de l'ONU qui mentionne "le droit de légitime défense, individuelle ou collective, dans le cas où un membre des Nations unies est l'objet d'une agression armée"

A la demande de la France, le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir lundi après-midi. Pour l'ex-ministre socialiste de la Défense Paul Quilès, il est en effet "indispensable, de façon à éviter toute ambiguïté, que le Conseil de sécurité donne un mandat explicite à la France". Il réclame, sur son blog, des précisions sur les buts de guerre : terrorisme, intégrité de l'Etat, protection des Français ou sort des otages.

Le Mali et ses voisins en quête d'union

A l'origine de cette intervention, la désorganisation de l'armée malienne, déstabilisée par le coup d'Etat du mois de mars 2012. "Les forces maliennes n'étaient pas en mesure de tenir la ligne de front séparant les régions sahéliennes, occupées par les groupes islamistes, du Sud habité en majorité par une population noire, explique Le Figaro. Peu défendue, Mopti, la capitale du centre du pays, ne tenait qu'à un fil." Selon le capitaine Amadou Sanogo, chef des putschistes de mars, la France a joué "un rôle capital" aux côtés de l'armée malienne.

Des policiers maliens patrouillent à Bamako, la capitale du pays, le 13 janvier 2013. (ISSOUF SANOGO / AFP)

En parallèle, les préparatifs s'accélèrent pour le déploiement d'une force ouest-africaine chargée, avec l'aval de l'ONU via la résolution 2085, de déloger les groupes liés à Al-Qaïda. Les premiers éléments de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) se mettent en place, sous la direction d'un général nigérian, Shehu Abdulkadir, déjà arrivé au Mali. Le Nigeria fournira environ 600 hommes. Le Niger, le Burkina Faso, le Togo, et le Sénégal ont également annoncé l'envoi chacun d'environ 500 hommes au Mali. Le Bénin va envoyer 300 soldats. 

Acteur clé et plutôt hostile à une intervention militaire étrangère, l'Algérie a "autorisé sans limite le survol de son territoire" par les avions français en route vers le Mali, selon Laurent Fabius, qui s'est aussi prévalu du soutien du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. "Ce que nous avons à l'esprit, c'est que si les troupes africaines doivent remonter au Nord, il faudra que les Algériens ferment leurs frontières", a précisé le ministre. Le Premier ministre malien, Diango Cissoko, est d'ailleurs arrivé dimanche à Alger pour une visite de deux jours.

Le soutien logistique de pays occidentaux

La France n'est pas le seul pays occidental à prendre part aux hostilités. Les Etats-Unis apportent un soutien logistique à l'intervention militaire, a indiqué un responsable américain, dimanche. L'armée américaine fournit un soutien dans le domaine des transports et des communications mais également dans le secteur du renseignement, a précisé ce responsable. Des drones de surveillance américains survoleraient ainsi le désert du Sahel.

Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a assuré que la France bénéficiait par ailleurs du "soutien pratique" de plusieurs nations européennes, évoquant notamment de l'aide en matière de transport. "Nous avons le soutien, y compris pratique, de la Grande-Bretagne, de nos amis danois, de plusieurs autres grands pays qui fournissent du transport", a-t-il déclaré. Les premiers vols d'avions de transport militaires britanniques devraient débuter dans la journée de lundi à partir de la base d'Evreux, dans l'Eure. 

Des soldats britanniques, photographiés à l'intérieur d'un avion C-17, arrivent sur la base d'Evreux (Eure), le 13 janvier 2013. (CHARLY TRIBALLEAU / AFP)

De son côté, l'Allemagne a exclu l'envoi de troupes allemandes pour combattre les islamistes, dimanche, sans condamner pour autant l'action de la France. "Il était justifié que la France réponde à la demande d'aide de la part du gouvernement malien", a affirmé le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle. Lundi, le gouvernement allemand a néanmoins dit étudier une aide "logistique" et "médicale" en soutien à l'armée française. En revanche, la chef de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton, ne s'est toujours pas exprimée sur la question.

Mali : quels pays vont se mobiliser avec la France ? (Loïc de la Mornais - France 2)

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