Aucune offre de reprise de Petroplus ne serait recevable
Cinq dossiers ont été déposés hier pour reprendre la raffinerie de Petit-Couronne, mais aux yeux des administrateurs, "les dossiers reçus ne constituent pas des offres en bonne et due forme", selon "Le Monde".
Sur cinq offres de reprise de la raffinerie de Petit-Couronne (Seine-Maritime), menacée depuis plus d'un an, aucune n'est valable, indique Le Monde mercredi 6 février. Elles ont toutes été formellement déposées auprès de l'administrateur judiciaire de Petroplus, mardi. La raffinerie a été placée en liquidation judiciaire le 16 octobre 2012, après avoir déposé son bilan en janvier. La poursuite de l'activité est prévue jusqu'au 16 avril.
"Aux yeux des administrateurs judiciaires, les dossiers (...) ne constituent pas des offres en bonne et due forme, assorties des garanties financières suffisantes. C'est ce qu'ils ont indiqué ce mercredi aux représentants du personnel réunis en comité d'entreprise", précise Le Monde. C'est aussi ce qu'indique sur Twitter Vincent Nicolas, syndicaliste CGT du site de Petit-Couronne.
Voici qui étaient les cinq sauveurs potentiels.
Net-Oil, du Libanais Roger Tamraz
C'est l'offre la plus ancienne, et que les syndicats considéraient comme la plus sérieuse début janvier. Pour son offre, Net-Oil, multinationale basée à Dubaï, s'est associée au groupe pétrolier britannique BP et au sud-coréen Hyundai.
Selon Le Monde.fr, elle "a déjà reçu plusieurs des autorisations administratives nécessaires à une éventuelle reprise de l'usine". Son patron, l'homme d'affaires libano-américain Roger Tamraz, aurait chiffré les investissements pour assurer la rentabilité à long terme de la raffinerie à environ 848 millions d'euros, rappelle L'Usine nouvelle. "Dans une lettre d'intention adressée aux administrateurs judiciaires, il s'est engagé à fournir 120 000 barils/jour pendant trois ans à raffiner à Petit-Couronne", rappelle la publication spécialisée. Néanmoins, Roger Tamraz "traîne une odeur de soufre. Son nom a été cité dans plusieurs scandales bancaires et boursiers", selon un journaliste spécialisé du Monde.
Arabiyya lel Istithmaraat, l'industriel égyptien
C'est le candidat surprise, qui a déposé son dossier à la dernière minute, et qui est considéré parmi les deux offres crédibles par le gouvernement. "Coté en Bourse, présent dans une dizaine de pays et déjà partenaire de Peugeot, [Arabiyya Lel Istithmaraat] a, en apparence, tout d'un candidat solide", note Europe 1. "C'est un spécialiste de l'énergie, qui possède également des actifs dans des gisements de gaz et de pétrole", explique RTL. Il serait implanté dans dix pays au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
Le représentant du groupe en France, le consultant Michel Billard de la Motte, a confirmé que la proposition d'Arabiyya Lel Istithmaraat prévoyait une "reprise totale du personnel", à l'exception d'une soixantaine de salariés qui doivent prendre leur retraite dans les prochains mois. Le groupe, qui souhaitait au départ "que l'Etat participe à concurrence de 20 ou 25% maximum au capital social", a finalement affirmé qu'il maintiendrait son offre même sans l'aide de l'Etat français.
"Cette offre concerne aussi une société implantée en région parisienne, qui détient des participations dans des oléoducs et des dépôts pétroliers", note par ailleurs Le Parisien.
Terrae, l'investisseur suisse
C'est l'autre offre de reprise considérée comme sérieuse par Arnaud Montebourg. "Ils ont étudié le dossier de façon discrète depuis des mois, et ont semble-t-il trouvé un financement ", indique le ministère de l'Economie et des Finances, cité par Le Monde.
"Ce sont des gens qui connaissent l'industrie", estime le porte-parole de l'intersyndicale CGT-CFDT-CFE/CGC, interrogé par l'AFP. Cependant, ce dernier est surpris du maintien de l'offre de Terrae, car il n'a plus eu de contact avec le groupe "depuis un mois et demi".
Murzuq Oil, le pétrolier libyen
Faute de reprise par un fonds d'investissement libyen annoncé par Arnaud Montebourg mi-novembre, Murzuq Oil, une société libyenne contrôlée par Mabrouck Jomode Elie Getty et fondée en 2011, est candidate. La société, basée dans le sud de la Libye, promettrait elle aussi de reprendre l'ensemble des salariés de Petit-Couronne. "Je les ai au téléphone tous les jours", a assuré le représentant de l'intersyndicale à l'AFP.
FJ Energy, le mystérieux Nigérian
Sur son site internet, l'entreprise nigériane, qui porte les initiales de son fondateur Francis Josiah, explique viser l'objectif "de devenir une société intégrée de services énergétiques leader en Afrique" et affiche une domiciliation à Chypre. "Ses représentants ne sont pas encore venus à Petit-Couronne", révèle Le Monde.
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