: Vidéo Le glyphosate, produit star et illégal des sites de vente en ligne
Depuis le 1er janvier 2019, les pesticides les plus nocifs, comme le glyphosate, sont interdits aux particuliers. Pourtant, des jardiniers amateurs continuent d’acheter ces produits et de les pulvériser en toute illégalité. Nous avons remonté la filière des mauvaises herbes.
Chez certains jardiniers amateurs, le glyphosate, ce n’est pas tout à fait de l’histoire ancienne. Nous avons rencontré plusieurs personnes, des anciens, des paysagistes, qui continuent de s'approvisionner sur internet ou puisent dans leurs stocks, ce qui est tout à fait illégal. La loi Labbé interdit depuis le 1er janvier 2019 'l'utilisation, la vente et la détention" de pesticides à base de glyphosate.
"J’en utilise très peu, confie à l'Oeil du 20 heures ce retraité qui a désherbé son allée avec des pesticides interdits. C’est compliqué d’aller enlever ces mauvaises herbes une par une. J’ai fait une petite bêtise !"
Le week-end dernier j’en ai vendu 100 à peu près
Revendeur de glyphosateL'Oeil du 20 heures
Comment a-t-il fait pour se procurer des produits pourtant interdits à la vente aux particuliers ? Sur internet, les annonces pullulent sur certains sites de vente en ligne. Nous contactons un des vendeurs qui se présente comme un intermédiaire. Ce dernier explique vendre "énormément" du désherbant Radikal. "Le week-end dernier j’en ai vendu 100 à peu près", explique-il à l'Oeil du 20 heures.
Son fournisseur, basé en Espagne dit avoir fait l'objet d'une fermeture administrative. Impossible d’aller à sa rencontre. Les sites de vente en ligne, eux se désengagent de toute responsabilité en tant qu’hébergeur de contenus. Ils précisent supprimer les annonces qui présentent des produits avec du glyphosate et encourager leurs utilisateurs à les signaler.
C’est précisément ce type de trafic, que la cellule de gendarmerie de Perros Guirrec, en Bretagne, traque. Durant les patrouilles, les signalements sont fréquents. Mais le coeur des enquêtes consiste surtout à épingler les trafics en ligne de produits à base de glyphosate, comme l'explique l'adjudant Matthias Choquet, chef de la cellule contre les atteintes à l'environnement. "On a un produit ici, c’est le genre de produits qu’on a pu saisir suite à des procédures de mise en vente sur des sites commerciaux de vente en ligne. Ce sont des produits professionnels mis en vente par des particuliers et mis à disposition sur internet."
D’ici l’année prochaine, la France souhaite réduire de moitié l’utilisation des pesticides. Un objectif difficile à atteindre tant qu’il n’y aura pas de réelle hamornisation des règles européennes.
Parmi nos sources
- La loi Labbé qui encadre l'utilisation de produits phytosanitaires.
- Cet article de nos confrères de Ouest France qui présente la cybercellule de la gendarmerie de Perros Guirrec qui lutte contre les atteintes à l'environnement.
- "Ces trafiquants qui nous inondent de pesticides", l'enquête publiée sur le site d'investigation le lanceur d'alerte.
Liste non exhaustive.
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