: Vidéo Comment des chercheurs français travaillent à la mise au point de nouveaux plastiques biodégradables en mer
Des scientifiques du Laboratoire d'océanographie microbienne de Banyuls-sur-Mer, dans les Pyrénées-Orientales, pensent résoudre dans "quatre ou cinq ans" la question des emballages biodégradables dans le milieu marin… Extrait du magazine "13h15 le samedi" du 1er août 2020.
"Malheureusement, la mauvaise nouvelle c’est que tout ce qu’on a mis dans les fleuves et en mer, on ne pourra jamais le récupérer. C’’est évident. Les solutions doivent donc être en amont. Il va falloir que la science fasse de l’innovation pour changer ce type de plastique, mais ce n’est certainement pas en nettoyant les plages ou les océans qu’on va trouver la solution", dit le biologiste Jean-François Ghiglione au magazine "13h15 le samedi" (replay). Ce chercheur au CNRS a notamment piloté en 2019 une "mission microplastiques" à bord de la goélette scientifique Tara.
Pour lui et sa collègue Anne-Leïla Meistertzheim, également membre du Laboratoire d'océanographie microbienne de Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-Orientales), la seule solution pour résoudre la question est bien d’inventer de nouveaux plastiques biodégradables dans le milieu naturel. Dans la salle de tests, chaque boîte contient des petites lamelles de plastique. Certains sont fabriqués à base de pétrole et d’autres le sont à base d’algues, de pommes de terre, de canne à sucre ou encore de bactéries… Ces derniers, qui se délitent beaucoup plus rapidement, sont des solutions concrètes pour les fabricants d’emballages.
"Il va falloir trouver des solutions aux emballages... et je pense qu'on va y arriver"
"Avec le plastique du sac qu’on connaît, on ne voit pas réellement de biodégradation. Sur plusieurs années, on ne voit rien, se désole la chercheuse. Avec des sacs en plastique faits à partir de bactéries, on a un processus de biodégradation déjà bien enclenché rien qu’en quinze jours. Il va se transformer en écume de riz, comme quand on fait trop cuire le riz. Cela ressemble à un truc un peu gélatineux." L’eau qui circule dans les bacs est prélevée en Méditerranée, au large de leur labo, pour imiter les conditions réelles de dégradation de ces plastiques dans la nature.
Jean-François Ghiglione précise leur démarche innovante : "Quand sont testés de soi-disant plastiques biodégradables, certains d’entre eux le sont en compost, dans des conditions qui n’ont rien à voir avec l’environnement. Un compost industriel doit monter jusqu’à 60 ou 70 degrés pour voir la dégradation de ces plastiques. Si on met ceux-là en mer, ils ne vont pas se biodégrader. L’idée est de hiérarchiser, pour l’industriel qui va venir nous voir, sur les plastiques qui vont être vraiment biodégradables en mer et leur proposer différents produits. Dans quatre ou cinq ans, il va falloir trouver des solutions aux emballages. Et je pense qu’on va y arriver…"
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