Vidéo Emeutes en Nouvelle-Calédonie : un commerçant préserve son magasin grâce à la solidarité de ses salariés kanaks

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Emeutes en Nouvelle-Calédonie : un commerçant préserve son magasin grâce à la solidarité de ses salariés kanaks
Emeutes en Nouvelle-Calédonie : un commerçant préserve son magasin grâce à la solidarité de ses salariés kanaks Emeutes en Nouvelle-Calédonie : un commerçant préserve son magasin grâce à la solidarité de ses salariés kanaks (13H15 LE DIMANCHE / FRANCE 2)
Article rédigé par France 2
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La colère des indépendantistes contre le projet de réforme du code électoral a provoqué des destructions massives dans l'archipel calédonien. Un commerçant tente de protéger ce qui lui reste : avec ses salariés kanaks, il organise des tours de garde.

Depuis le 13 mai 2024, les violentes émeutes qui ont éclaté en Nouvelle-Calédonie ont bouleversé le quotidien des habitants de l’archipel et causé la mort de sept personnes. A l'origine de ces événements, le projet de dégel du corps électoral dans l'archipel : selon les indépendantistes, cette loi rendrait minoritaire la représentation du peuple kanak lors des élections locales. Incendies, pillages, vandalisme, les dégâts sont colossaux et le chef de l'État, en visite improvisée sur l'île, a promis une aide d'urgence.

Jean-Marc, commerçant installé sur le Caillou depuis vingt-cinq ans, a vu quatre de ses dix magasins dévastés par les émeutiers. Pour le magazine "13h15 le dimanche" (X, #13h15), il est revenu pour la première fois sur les lieux pour constater les dégâts : "Pendant 48 heures, les pompiers n'ont pas pu venir, donc on n'a pas pu sécuriser les lieux. Là, c'était le magasin, et le snack. Tout est détruit, même la pharmacie, il n'y a plus rien. Ce sont des années de travail qui sont mises à néant en quelques heures, avec 80 foyers qui n'ont plus de travail. Le stock que l'on a perdu, il faudra des mois et des mois pour remettre tout en ordre ! Il faut préserver ce que l'on a et essayer de garder le moral."

"Il faut donner une perspective aux jeunes"

Sur le chemin du retour, des dizaines de carcasses de voitures jouxtent la route, et des barrages aux ronds-points empêchent la circulation. Jean-Marc retourne dans le dernier magasin qu'il a ouvert ; il y dort depuis dix nuits, accompagné de ses salariés, pour la plupart kanaks. Et grâce à cette solidarité, ensemble, ils ont réussi à le préserver de toute destruction.

Très touché par cette entraide, Jean-Marc est aussi déconcerté par le manque de perspectives de la jeunesse en Nouvelle-Calédonie qui, aujourd'hui, vient durcir le mouvement des indépendantistes : "On est forcément déçu de voir toute cette casse et aussi de voir qu'il y a beaucoup de jeunes marginalisés parce qu'ils n'ont pas de boulot. Tous ces gens que l'on met petit à petit en marge de la société, à un moment donné, ça génère de la casse et de la frustration. Moi, j'ai démarré avec 1 million de francs Pacifique (8 300 euros), et j'ai réussi à faire dix magasins, même s'il y en a quatre de cassés aujourd'hui... Il faut donner cette perspective aux jeunes."

Extrait du "Feuilleton des Français, épisode 9", diffusé dans "13h15 le dimanche" le 26 mai 2024.

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