: Vidéo Le château de Commarque ressuscité par le descendant de la famille originelle, après quatre siècles d'abandon
En Dordogne, au cœur de la vallée des Beunes, entre Sarlat et les Eyzies, se dresse sur un éperon rocheux l'un des joyaux du Périgord : le château de Commarque. Malgré les détériorations du temps, son architecture reste digne des plus beaux contes de fées et fascine tout autant que son histoire millénaire.
Fondé au XIIe siècle par les abbés de Sarlat pour assurer la sécurité de la vallée, l’édifice s’est transformé et enrichi jusqu’au XVIe siècle, à la mort du dernier châtelain. Puis la forteresse désertée tombe dans l’oubli.
Une restauration titanesque
Dans les années 1960, Hubert de Commarque, descendant direct de ses bâtisseurs, découvre l'édifice familial en ruine, enseveli sous les ronces et la végétation. Il décide de se consacrer à son sauvetage. "Lorsque j’ai trouvé le site, on ne voyait plus rien. Il a d’abord été abandonné fin XVIe. Vous vous rendez compte, fin XVIe, la vie s’est arrêtée ! Il a été racheté avant la Première Guerre mondiale par un prince germanique, le prince de Croÿ. C’était quand même le berceau de ma famille depuis le XIIe", raconte-t-il à 13h15 le samedi" (X, #13h15).
Ce n'est qu'en 1972 qu'Hubert de Commarque devient propriétaire du château et commence alors un chantier titanesque pour le restaurer. "J’ai mis douze ans à le racheter aux descendants du prince de Croÿ et j'ai commencé des travaux de dégagement, de consolidation, d’étaiement. Il y avait une colline qui montait jusqu’au raz des maisons partout. On a enlevé près de 80 000 mètres cubes de pierres et de terre. La vallée était aussi complètement remplie d’arbres, c’était illisible", explique-t-il.
Le paradis perdu des amoureux du Périgord
Des grands travaux de restauration sont entrepris mais aussi des fouilles archéologiques car l'histoire de Commarque remonte bien avant la construction du château fort au XIIe siècle. Dans une grotte, sous le pied de la falaise, des gravures préhistoriques ont été découvertes en 1915. Près du ruisseau qui traverse la vallée, Hubert de Commarque tente de reconstituer la vie dans son domaine à l'époque paléolithique : "Toute l’histoire du lieu, c’est la source qui est là, qui coule abondamment. Il faut imaginer les troupeaux de rennes qui descendaient des plateaux, s’abreuvaient à la source, trouvaient l’herbe... et les hommes avaient la viande, l’eau et la possibilité de s’abriter dans ces reliefs karstiques."
Même en ruine, le château de Commarque a toujours fait partie de la vie des habitants du Périgord qui aimaient s'y retrouver loin des regards. Lorsqu’Hubert de Commarque décide d'y organiser des visites pour financer son entretien, il se confronte à la désapprobation des gens du pays. "Je n'avais pas imaginé ouvrir le site au public lorsque j’ai commencé les travaux. Ce n’est qu'au bout de bien des années que j’ai décidé de l’ouvrir, ce qui a beaucoup déplu aux premiers amoureux de Commarque parce que tous les premiers amours du Périgord ont eu lieu à Commarque. J’ai modifié le romantisme auquel ils étaient accoutumés, ça a défrisé beaucoup de gens. Et puis ça a été quand même le seigneur d’origine qui revenait dans ses lieux, ce qui n’était pas évident pour beaucoup."
Extrait de "Une vie de château", diffusé dans "13h15 le samedi" le 7 septembre 2024.
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