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Vidéo Quand les Etats-Unis ont refusé le retour de Charlie Chaplin sur leur territoire

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VIDEO. Quand les Etats-Unis ont refusé le retour de Charlie Chaplin sur leur territoire
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Article rédigé par France 2
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Charlie Chaplin est l'une des stars d'Hollywood qui a été victime du maccarthysme aux Etats-Unis. Soupçonné de sympathies communistes, son visa de retour a été annulé en 1952 lors d'un séjour en Europe. Le créateur de Charlot s'est alors exilé en Suisse où il s'est éteint en 1977... Extrait du magazine "13h15 le dimanche" diffusé le 22 mars 2020.

"[Charlie Chaplin] est plus qu'un clown. Il est un humaniste, un pacifiste et un homme qui avait une considération profonde pour les injustices de ce monde, explique Yves Durand, concepteur du musée Chaplin's World, en Suisse, au magazine '13h15 le dimanche' (replay). Avec L'Emigrant, Le Kid, Le Dictateur…, il est allé à l'encontre de toute la pensée politique et idéologique de l'extrême droite américaine de cette époque." Et en 1947, la chasse aux sorcières du sénateur américain McCarthy prend pour cibles des personnalités d'Hollywood.

Parmi elles, le créateur du personnage de Charlot qui se voit désigné à l’époque comme un immigrant anglais donneur de leçons qui s'enrichit sur le sol américain, sans même en prendre la nationalité. La Commission des activités anti-américaines ouvre alors un dossier… "A cette époque, soit vous disiez ne pas être favorable au communisme, soit vous ne disiez rien et vous étiez automatiquement considéré comme un sympathisant", rappelle Pierre Smolik, historien et biographe suisse de l’acteur, réalisateur, compositeur, scénariste...

"Il était considéré comme dangereux car il disait ce qu'il pensait"

Le puissant patron du FBI, John Edgar Hoover, place l'artiste sur écoute  Ses mœurs, ses films, ses sympathies, sa fortune… tout fait de lui un suspect. "C'était quelqu'un qui avait ses propres studios, faisait ses films… Il ne répondait à personne. On a pensé qu'il pouvait être communiste. C’était un capitaliste, il vivait… c’est absurde. Il était considéré comme dangereux car il disait ce qu'il pensait", explique son fils Michael. Chaplin répond fermement à la Commission : "Je n'ai jamais appartenu à aucun parti de ma vie et n'ai jamais voté. Je ne suis pas communiste."

En 1952, Charlie Chaplin part en tournée européenne avec sa famille pour la promotion de son film Les Feux de la rampe. A son arrivée à Londres, sa ville de naissance, il apprend que la Commission des activités anti-américaines a supprimé son visa de retour aux Etats-Unis. "Je pense que cela a été un énorme choc pour lui. Il ne s’attendait peut-être pas à ce qu’on lui fasse ça", précise Michael. Pour l’historien Pierre Smolik, "s’il voulait retourner aux Etats-Unis, il était obligé de faire tout le parcours de combattant de l’émigré. C’était tout à fait humiliant". L’artiste dit alors tout simplement "goodbye" aux Américains, selon sa fille Annie, et choisit l’exil en Suisse pour sa discrétion, ses bonnes écoles et sa fiscalité aussi douce que le climat.

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