Vidéo "Cash Investigation". "On ne peut pas faire sans les travailleurs étrangers", affirme le patron des entreprises de services à la personne

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"Cash Investigation". "On ne peut pas faire sans les travailleurs étrangers", affirme le patron des entreprises de services à la personne
"On ne peut pas faire sans les travailleurs étrangers", affirme le patron des entreprises de services à la personne "Cash Investigation". "On ne peut pas faire sans les travailleurs étrangers", affirme le patron des entreprises de services à la personne (CASH INVESTIGATION / FRANCE 2)
Article rédigé par France 2
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Brice Alzon, le président de la Fédération des entreprises de services à la personne, lance un cri d’alarme : "Il y a vraiment le feu." D’ici 2040, son secteur aura besoin de plus de 800 000 personnes supplémentaires pour faire face à la pénurie de main-d’œuvre. Extrait de "Cash Investigation", à voir le 14 novembre à 21h10 sur France 2.

En France, les étrangers extra-communautaires représentent 5,24% de la population active, selon les données de l’Insee en 2023. Mais dans certains secteurs en tension, ils sont plus nombreux. "Cash Investigation" a réussi à se procurer les statistiques internes du ministère du Travail sur la part des étrangers hors Union européenne, région par région, métier par métier. Ils sont surreprésentés dans trois secteurs : le BTP, l’hôtellerie-restauration et les services à la personne. Ils représentent par exemple 15% des employés de maison en région PACA et 34% en Ile-de-France.

Dans ce dernier secteur, la main-d'œuvre manque déjà cruellement, et la demande ne devrait pas s'amenuiser, au contraire. En cause, notamment, des évolutions démographiques et sociétales : le nombre de personnes âgées augmente en raison du baby-boom, entraînant un recours accru aux services à domicile.

"Un besoin immédiat de 150 000 personnes"

A ce sujet, Elise Lucet a interrogé Brice Alzon, le président de la Fédération des entreprises de services à la personne (FESP). A l'heure actuelle en France, combien de personnes manquent-elles pour combler la pénurie, selon lui ? "Aujourd'hui, on a besoin, pour tout ce qui est petite enfance (crèches, micro-crèches...), de 60 000 salariés en plus ; pour ce qui est aide aux personnes âgées, 50 000 ; et pour le reste, c'est-à-dire ménage, jardinage, etc., il nous en faut encore 40 000. Donc on est sur un besoin immédiat de 150 000 personnes."

"Cette pénurie est vraiment criante partout en France, poursuit-il. Et c'est valable pour le secteur dit privé comme pour le secteur associatif. Il y a vraiment le feu. Il faut savoir que là, on n'en est qu'au début de la pénurie avec ces 150 000 personnes qui nous manquent aujourd'hui, mais de 2028 jusqu'en 2040, on va entrer sur l'âge des papys-boomers... Et là, nous, on aura un besoin estimé entre 800 000 et un million de personnes supplémentaires."

"Les travailleurs étrangers représentent déjà 25% de nos effectifs"

Serait-il possible, pour les entreprises de services à la personne, de tourner sans les travailleurs étrangers ? "Aujourd'hui, on ne peut pas faire sans eux. Dans notre secteur, ils représentent déjà 25% de nos effectifs. Donc, la question n'est pas de savoir si on va travailler avec ou sans eux : ils sont indispensables. Retirer aujourd'hui 25% de travailleurs étrangers, où nous sommes déjà sur des métiers en tension... Nos métiers s'arrêteraient !"

Brice Alzon est-il favorable à la régularisation des travailleurs sans papiers là où il y a déjà pénurie de main-d'œuvre ? "Effectivement, j'avais tenu une position assez ferme lors de la loi immigration : pour les personnes qui travaillent depuis plusieurs années en France et qui ont, pour certains, des bulletins de paie, qui paient des impôts..., je trouve anormal que ces personnes-là ne soient pas régularisées." Cela représente-t-il beaucoup d'employés ? "Côté services à la personne, cela ferait entre 3 000 et 5 000 personnes".

Extrait de "A qui profite l’immigration ?", un document de Marie Maurice à voir dans "Cash Investigation" le 14 novembre 2024.

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