: Vidéo Pharmaciens : les raisons de la colère
" La santé n'est pas à vendre ". Les pharmaciens ne veulent pas du projet gouvernemental de réforme des professions réglementées et sont inquiets. Ils refusent que l'on touche au monopole de vente d'une partie des médicaments, qui deviendraient disponibles en grandes surfaces. Retour sur l'émission Complément d'enquête diffusée jeudi 16 octobre.
C 'est un récent rapport de l'inspection générale des finances commandé par Pierre Moscovici, encore en poste à Bercy à l'époque, qui a mis le feu aux poudres. Ce rapport dénonce une situation de rente des professions réglementées et préconise des réformes ciblées qui pourraient faire baisser le prix des services concernés juqu'à 20%. Une façon d'augmenter le pouvoir d'achat des consommateurs. Et les pharmaciens sont au coeur du projet de réforme de l'actuel ministre de l'Economie, Emmanuel Macron.
Pharmaciens dans la rue : une journée "historique"
Le 30 septembre, 87% des pharmacies étaient fermées en France, selon le Conseil national de l'ordre des pharmaciens. Environ 10% des pharmacies "ont été réquisitionnées pour assurer le service de garde" explique libération.
Parmi la foule des manifestants, Franck, un pharmacien de 40 ans, installé dans le XVI ème arrondissement de Paris. Il est venu avec sa dizaine d'employés et il lutte contre ce projet depuis l'été dernier. " Le monopole de vente s'accompagne de contraintes qui sont autant de garanties pour la santé publique. Demain la grande surface ne rendra de comptes à personne si une erreur est commise " explique-t-il.
Emmanuel Macron temporise
Le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron , essaie, ce jour-là, d'apaiser les esprits. " Beaucoup de gens aujourd'hui sont en grève parcequ'on ne leur a pas dit le vérité ou qu'on a agité des fantasmes. Mais c'est faux de dire que dans ce pays on ne doit rien changer " déclare-t-il. Pour lui, " En aucun cas il ne s'agit d'une déréglementation. Nous n'ouvrirons pas le capital des pharmacies à des banquiers, des partenaires financiers extérieurs, ou que sais-je encore, cela n'est pas vrai ".
Ce qui inquiète la plus les pharmaciens, c'est surtout la fin du monopole de vente des médicaments. " Si demain, on peut acheter du doliprane en grande surface, ça banalise encore plus les médicaments. Il y aura beaucoup de surdosages et des intoxications, beaucoup plus qu'aujourd'hui" s'insurge Damien, un jeune pharmacien parisien.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.