: Vidéo Complément d'enquête. Attentats de Boston : "folie à deux" et jalousie fraternelle

On connaît le concept de "folie à deux" (ou plus), quand un individu transmet à un autre ses symptômes psychotiques. Cette notion peut-elle servir à expliquer pourquoi de nombreux terroristes agissent en fratrie ? "Complément d'enquête" se penchait sur cette question le 21 avril 2016.

Samuel Humez a notamment enquêté sur le parcours des frères Tsarnaev, les deux Tchétchènes installés aux Etats-Unis qui vont commettre les attentats de Boston. Djokhar, le plus jeune, qui sera condamné à mort par la justice américaine, est un étudiant doué et populaire. Son frère Tamerlan, qui fait de la boxe, bascule dans l'islam radical. Il retourne au Daghestan, où ils ont vécu enfants, et tente de rejoindre des camps d'entraînement jihadistes. C'est un an plus tard qu'il attaque le marathon de Boston avec son petit frère.

Le cadet de la fratrie utilisé par l'aîné comme un outil

Pour le magazine, Samuel Humez a interrogé le psychiatre américain Harold Bursztajn, professeur à Harvard. Dans cet extrait, il explique que dans les cas de "folie à deux" impliquant des frères, c'est souvent le plus jeune qui est endoctriné. "Il est utilisé comme un outil, ce qui donne à l'aîné un sentiment de toute-puissance et lui permet d'accomplir ce qu'il pense être juste."

Mais le psychiatre va plus loin : les attentats seraient l'expression d'une jalousie fraternelle entre l'aîné, boxeur raté, et le cadet, étudiant populaire. Aux Etats-Unis, Tamerlan n'a jamais réussi à se faire des amis. Il a une femme qu'il aime, mais il veut la gloire. Et s'il ne l'obtient pas, quelqu'un doit payer... Avec les attentats, il fait "d'une pierre deux coups" : il prend une revanche sur le monde extérieur, tout en entraînant son petit frère dans sa chute. "Tamerlan's revenge", conclut Harold Bursztajn.

Extrait de "Mon frère, ce terroriste", diffusé dans "Complément d'enquête. Abdeslam : les frères de sang" le 21 avril 2016.