: Vidéo Sa fermeture est recommandée, alors pourquoi le pont de Vinchy, dans les Hauts-de-France, est-il toujours ouvert à la circulation ?
"Complément d’enquête" a obtenu une partie de la base de données du Programme national ponts, dont l’objectif est double : diagnostiquer l'état des ponts communaux, puis permettre ensuite les travaux de réparation des ponts les plus dégradés.
Les experts qui ont analysé ces ouvrages recommandent parfois une fermeture à la circulation. C’est le cas du pont de Vinchy, situé dans une commune des Hauts-de-France, Les Rues-des-Vignes. Avec ses 42 mètres, c’est le pont le plus long pour lequel les experts recommandent une fermeture.
Construit il y a plus d'un siècle, l'ouvrage est en très mauvais état : rouillé de haut en bas, il présente de multiples perforations. Sous l’ouvrage, le pont s’effrite littéralement, comme a pu le constater l’équipe de "Complément d'enquête".
Sur place, pourtant, le trafic est incessant. En une heure à peine, l'équipe du magazine a pu relever 23 passages de véhicules, dont un tracteur agricole d'une dizaine de tonnes. Les usagers n'ont, semble-t-il, pas été informés d'un quelconque danger. La limitation du tonnage des véhicules autorisés a tout de même été abaissée, à 3,5 tonnes... "sauf desserte locale" – ce qui laisse passer pas mal de monde.
Pourquoi le maire n'a-t-il pas suivi les recommandations, et fermé le pont ?
Le dossier du pont de Vinchy est pourtant un dossier "important, surtout pour les années à venir", assure Marc Langlais, le maire de la commune. L'élu accepte de le montrer aux journalistes, mais quand arrivent les conclusions du bureau d'études (il est recommandé de fermer l'ouvrage à tout type de circulation en attendant des travaux), il est plutôt embarrassé.
Même si le pont est en très mauvais état, le maire ne veut pas prendre un arrêté de fermeture qui obligerait les habitants à un détour de quelques kilomètres. "Il y a un restaurant pas loin, et sept ou huit maisons en communication permanente avec le centre du village", justifie-t-il.
L’élu craint par ailleurs que le temps de faire les études et les travaux de réparation, trois à quatre ans ne s’écoulent. Une durée bien trop longue. Confiant, le maire estime encore que "le pont ne peut pas s'effondrer comme ça, du jour au lendemain". Si c'était le cas, et s'il y avait des victimes, sa responsabilité pourrait être engagée.
Extrait de "Ponts et routes : le grand délabrement", un document à voir dans "Complément d'enquête" le 28 novembre 2024.
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