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Vidéo Victimes de l'Eglise : l'institution consacre à leur indemnisation… 1,2% de son trésor financier

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Victimes de l'Eglise : l'institution consacre à leur indemnisation… 1,2% de son trésor financier
Victimes de l'Eglise : l'institution consacre à leur indemnisation… 1,2% de son trésor financier Victimes de l'Eglise : l'institution consacre à leur indemnisation… 1,2% de son trésor financier (COMPLÉMENT D'ENQUÊTE/FRANCE 2)
Article rédigé par France 2
France Télévisions
"Nous n'avons pas d'argent caché dans des caves." A l'heure d'indemniser les victimes de violences sexuelles commises au sein de l'Eglise, le président de la Conférence des évêques de France avait averti que les ressources de l'institution étaient limitées. Cet extrait de "Complément d'enquête", sur la base des travaux d'un expert qui a étudié les comptes des diocèses français, révèle au contraire que l’Eglise catholique de France dispose d’un patrimoine immobilier et financier colossal.

Vingt millions d'euros, à raison de 200 000 euros en moyenne par diocèse, pour indemniser les victimes de violences sexuelles... L'Eglise pourrait-elle – et devrait-elle – donner plus ? C'est ce qu'affirme notamment une association laïque, la Fédération nationale de la libre pensée. Son vice-président, Dominique Goussot, expose pour "Complément d'enquête" le résultat d'un travail de plusieurs mois pour mettre au jour la fortune de l'Eglise de France." On a regardé deux points essentiels : la valeur du patrimoine immobilier, et puis l'argent dont dispose l'Eglise sur ses comptes bancaires ou sous forme de valeurs mobilières de placement", explique cet ancien contrôleur de la Cour des comptes.

Patrimoine immobilier : plus de 6 milliards d'euros

Le tableau qu'il commente dans cet extrait montre ainsi que le diocèse de Vannes dispose de 58 millions d'euros en biens immobiliers. Lyon fait mieux, avec 84,3 millions. Quant au diocèse le plus riche de France, c'est "de loin le diocèse de Paris, qui possède 737 immeubles. C'est 238,8 millions d'euros". Le total de ces biens avoisine les 3 milliards d'euros. Un montant obtenu à partir de la valeur d'achat ou de donation de ces biens par des fidèles, il y a parfois plusieurs dizaines d'années.

En l'actualisant au moyen d'un indice de l'INSEE, on obtient une valeur de marché "théorique" d'au moins 6,5 milliards d'euros... sans doute inférieure à la valeur réelle du patrimoine immobilier de l'Eglise. Un patrimoine qui serait constitué en grande partie d'églises et donc sans valeur marchande, comme l'a affirmé le président des Évêques de France ? "C'est largement inexact", rectifie Dominique Goussot, qui a trouvé de nombreux exemples de biens tout à fait vendables.

Placements et liquidités : plus de 1 milliard et demi d'euros

    En ce qui concerne les liquidités, le compte courant du diocèse de Vannes, par exemple, était créditeur de plus de 59 millions d'euros fin 2019. Celui de Paris, là encore le plus riche de France, de presque 190 millions d'euros. "Quand on additionne l'ensemble des 93 diocèses qu'on a étudiés, conclut Dominique Goussot, on obtient un montant de 1 milliard 617 millions de trésorerie disponible. Honnêtement, on ne s'attendait pas à atteindre un tel chiffre."

    Par rapport à ce trésor financier, quelle est la part des 20 millions d'euros donnés pour indemniser les victimes ? Réponse de notre expert : "La dotation actuelle du fonds SELAM, c'est-à-dire 20 millions d'euros, représente 1,2% de la trésorerie de l'Eglise. Evidemment, comparé à 1 milliard 617 millions, ça paraît assez négligeable…"

    Extrait de "Victimes de l'Eglise : l'impossible réparation", un document à voir dans "Complément d'enquête" le 19 janvier 2023.

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