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Vidéo Affaire Boulin : comment l'autopsie a été sabotée

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Envoyé spécial. Une autopsie sabotée
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Article rédigé par France 2
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Le 29 octobre 1979, le corps de Robert Boulin est découvert dans un étang de la région parisienne. Un suicide par noyade ? Alors pourquoi l'autopsie a-t-elle laissé de côté l'examen des poumons ? Et ce n'est pas tout… Un extrait du magazine "Envoyé spécial". 

Robert Boulin s'est-il vraiment suicidé par noyade ? Le corps retrouvé le 30 octobre 1979 dans un étang en forêt de Rambouillet est recroquevillé, le visage en partie hors de l'eau et tuméfié. Peu compatible avec la thèse officielle. Seul l'examen des poumons aurait pu la confirmer, mais il n'a pas été effectué. Et ce n'est pas l'unique manquement de l'autopsie, comme on l'apprend dans cet extrait d'"Envoyé spécial". 

Le ministre gaulliste de Giscard a-t-il été éliminé ? Ce qui est sûr, c'est que l'enquête prend aussitôt un tour assez particulier : les pompiers et les gendarmes qui ont remarqué certains détails troublants sont écartés, et l'Institut médico-légal de Paris réalise une autopsie… incomplète. Sur les photos de l'identité judiciaire, impressionnantes, blessures et traces de coups sont bien visibles. Comment ont-ils été portés ? Une analyse du crâne pourrait donner la réponse… mais elle ne sera pas pratiquée.

Le procureur interdit l'examen du crâne

C'est écrit noir sur blanc dans le rapport des légistes : "L'examen du crâne n'est pas effectué sur directives de Monsieur le procureur de la République." Le premier substitut se déplace même en personne pour intervenir au cours de l'autopsie en ces termes : "Non, pas la tête, la famille s'y oppose." Du "jamais vu", pour Jean-Pierre Courtel, un ancien policier du SRPJ qui était présent sur place. D'autant qu'en réalité, la famille Boulin n'a rien demandé ; c'est le chef de cabinet du ministre, Marcel Cats, qui a prétendu parler en leur nom. 

Cet examen était pourtant très important. Des traumatismes invisibles en surface auraient pu être révélés par une investigation de la face interne du cuir chevelu. L'examen du crâne doit donc être systématique, explique Michel Sapanet, spécialiste en médecine légale. Pour lui, "c'est une autopsie qui prive la justice de ses moyens d'enquête". 

Extrait de "Révélations sur un crime d'Etat", une enquête diffusée dans "Envoyé spécial" le 26 octobre 2017.

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