: Vidéo "Envoyé spécial" : Intellectuels, politiques, publicitaires... ces rois du plagiat
De nombreuses personnalités médiatiques n'ont pas hésité à plagier des auteurs pour s'en accaparer le mérite. Mais quand ils sont pris la main dans le sac, ils doivent en payer les conséquences. Extrait du reportage diffusé ce jeudi 30 avril dans "Envoyé spécial".
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, il n'y a pas que les étudiants qui s'adonnent au plagiat, cette activité qui consiste à faire des "emprunts" à d'autres travaux puis à prétendre en être le seul auteur.
Dans la grande compétition des copieurs, on compte de nombreuses catégories : écrivains, politiques, publicitaires et créatifs, économistes... La liste est longue. Les Français seraient-ils tous des plagiaires en puissance ?
La faute à la mondialisation ?
C'est ce que croit ce publicitaire, vengeur masqué, qui collectionne les sources de plagiat dans le monde de la publicité. "Les créatifs, dans le monde entier, ont les mêmes influences, les mêmes références culturelles, vont voir les mêmes films, mangent dans les mêmes types de restaurants, regardent les mêmes séries à la télé, mais aussi travaillent sur des produits qui se ressemblent", explique-t-il. Une mondialisation qui justifierait ces "copier-coller" un peu trop évidents parfois.
Nos habitudes de consommation, nos modes de vie, nos pratiques sociales sont-elles aussi proches qu’il semble le croire ? Selon lui, aucun doute : "Un publicitaire, normalement, c’est son métier de créer la différence. Mais quand il a des produits qui sont identiques, avec des briefs identiques et des stratégies identiques, en bout de chaîne, c’est normal qu’à l’autre bout de la planète il puisse arriver avec des solutions identiques."
Ce ne serait donc pas la faute des publicitaires qui manquent de créativité, mais celle de la société que nous avons créée et qui s’homogénéise, se copie elle-même et perd de sa richesse, de son originalité. Est-ce encore possible de faire du neuf avec du vieux ?
Le monde des intellectuels regorge de cas de plagiats
Il n’y a pas que les créatifs qui manquent d’inspiration. Écrivains, journalistes, politiques, chanteurs, artistes, tous sont susceptibles de copier le voisin. Jacques Attali, Patrick Poivre d’Arvor, Thierry Ardisson ou encore Rama Yade… ils ont tous été pris la main dans le sac !
Avec l’essor d’internet et la mise en ligne des ouvrages et logiciels qui détectent les similitudes entre plusieurs travaux, difficile pour un plagiat de passer inaperçu. Même Agnès Chauveau, directrice de la prestigieuse école de Sciences Po, en a fait les frais.
D’autres cas prêtent à sourire. Notamment celui du discours du Président malgache, Hery Rajaonarimampianina, qui n’a pas hésité à reprendre mot pour mot l’un des discours de Nicolas Sarkozy. Mieux encore, Anthony Albanese, le ministre des Transports australien, qui récite la réplique de Michael Douglas dans le film Le Président et Miss Wade. Rien ne les arrête.
Quels recours pour les victimes de plagiat ?
Si bien que la justice a condamné l’économiste et essayiste français Alain Minc à verser 11 000 euros de dommages et intérêts à l’écrivaine Pascale Froment. Alain Minc – qui n’en est pas à son premier coup d’essai – aurait repris 47 passages similaires de la biographie de Froment sur René Bousquet, préfet de Vichy.
Une condamnation largement méritée, pour l’écrivaine qui estime que "la loi, c’est qu’on ne va pas se vautrer dans le nid du voisin comme un gros coucou pour lui voler ses affaires et faire son marché".
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