: Vidéo "J'ai vu des centaines de personnes passer leur dernière nuit en vie" : dans "Envoyé spécial", Benjamin Brière, ex-otage en Iran, revient sur trois années de calvaire
Son tour du monde a viré au cauchemar. Accusé d'espionnage et de propagande contre le régime, ce touriste français aura passé trois années dans une prison iranienne. Le régime des mollahs lui reprochait des photos prises avec un drone dans une zone interdite (le globe-trotteur aujourd'hui âgé de de 38 ans visitait alors le parc national du Golestan, dans le nord-est de l'Iran). Un an après sa libération le 12 mai 2023, "Envoyé spécial" a pu recueillir en exclusivité ses confidences, dont voici un extrait.
Le quartier de haute sécurité, "une prison dans la prison"
Trois mois après son arrestation, en mai 2020, dans un canyon du parc, Benjamin Brière est transféré dans la ville de Mashhad, au nord-est de Téhéran. Il sera détenu dans le quartier de haute sécurité de la prison de Vakilabad, avec des prisonniers politiques et des criminels. "Une prison dans la prison", où l'on est enfermé "à peu près 21 heures sur 24" dans des "dortoirs plus ou moins surpeuplés, plus ou moins délabrés". Avec "la télé en persan qui gueule du matin au soir" et la lumière allumée en permanence.
Deux brèves sorties par jour, "dans une cour de la dimension d'une piscine municipale", et aucun échange possible avec quiconque pour Benjamin Brière, le seul étranger. Pendant ce temps de détention qui "passe très lentement", il voit disparaître certains des détenus qu'il côtoie dans le dortoir. "Ils seront exécutés le lendemain matin, par pendaison."
"Sur deux ans et demi à Mashhad, j'ai vu des centaines de personnes passer leur dernière nuit en vie, parce que le lendemain matin, ils allaient à l'exécution. Un jour, on les appelle, et on ne les reverra plus... Comment on oublie les visages de ces gens-là ?"
Benjamin Brière, ex-otage en Irandans "Envoyé spécial"
Benjamin Brière a aussi enduré de longues semaines à l'isolement, dans une cellule de 1 mètre sur 3. Lorsqu'il était autorisé à appeler sa famille, une fois par mois et pas plus d'un quart d'heure, ses communications étaient étroitement surveillées par des gardiens. "Qu'est-ce qu'on se dit, en un quart d'heure tous les mois avec ses proches ? On a juste le temps de se dire qu'on s'aime très fort, et que ça va."
Extrait de "Iran : les vérités d'un ex-otage", un reportage à voir dans "Envoyé spécial" le 18 avril 2024.
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