Vidéo Immigration : les centres de rétention italiens en Albanie tournent à vide, un revers pour la politique de Meloni

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VIDEO. Immigration : les centres de rétention italiens en Albanie tournent à vide, un revers pour la politique de Meloni
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Article rédigé par France 2
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En Italie, la Première ministre Giorgia Meloni affichait sa politique migratoire comme un modèle à suivre. Pourtant, le premier centre de rétention en Albanie, prévu pour externaliser les demandes d’asile hors des frontières de l’Union européenne, est désert.

Alors que l’immigration était au cœur des débats lors du Conseil européen tenu les 17 et 18 octobre 2024 à Bruxelles, l’Italie n’a pas attendu les décisions européennes pour mettre en œuvre sa nouvelle politique migratoire. Fin 2023, la Première ministre d’extrême droite Giorgia Meloni signait un accord avec son homologue albanais, Edi Rama, pour externaliser les demandes d’asile hors des frontières de l’Union européenne, une première en Europe.

Le 14 octobre 2024, près d’un an plus tard, les premiers migrants partis des côtes africaines, récupérés au large de l’île italienne de Lampedusa dans les eaux internationales, arrivaient au port de Shëngjin, en Albanie, au lieu d’aller en Italie. Giorgia Meloni prétendait alors faire de ces éloignements un modèle à suivre pour les autres pays européens.

Des demandes d'asile traitées en vingt-huit jours

Les 16 migrants originaires d’Egypte et du Bangladesh ont été conduits à 20 kilomètres du port, dans le centre de rétention de Gjadër, prévu pour pouvoir accueillir 36 000 personnes par an, selon la dirigeante italienne. Le centre est connecté par internet aux juges de Rome, lesquels ont vingt-huit jours pour examiner les demandes d’asile. 

Dans l’accord prévu avec l’Albanie, les migrants transférés à Gjadër sont censés être des hommes majeurs et ne doivent présenter aucun signe de vulnérabilité. Mais moins de 24 heures après leur arrivée, la justice italienne a décidé que quatre d’entre eux devaient quitter l’Albanie et rejoindre l’Italie : deux migrants étaient en fait mineurs, les deux autres ont été jugés vulnérables.

La Cour de justice de l'UE saisie 

Les 12 réfugiés restants ont été renvoyés à leur tour en Italie sur ordre des juges de Rome qui, en s’appuyant sur une décision européenne, ont considéré le transfert illégal. Le 11 novembre, le tribunal romain a annulé pour la deuxième fois la rétention d'un groupe de sept migrants conduits en Albanie, laissant de nouveau le centre vide. La Cour de justice de l'Union européenne a été saisie pour vérifier la légalité de ces camps de rétention.

Giorgia Meloni s’attaque désormais aux juges et s'insurge contre leurs décisions : "Le problème, c’est que l’on ne pourra plus expulser personne. Le problème, c’est que l’on ne pourra plus défendre nos frontières." A Rome, le conflit est ouvert entre les instances judiciaires et la dirigeante d'extrême droite.

Extrait de "Immigration : le virage européen", diffusé dans "Nous, les Européens(Nouvelle fenêtre)" le 21 novembre 2024.

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