Vidéo Population en baisse et vieillissante, pénurie de main-d’œuvre, l'Allemagne a choisi l'immigration pour sauver son système social et économique

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Population en baisse et vieillissante, pénurie de main-d’œuvre, l'Allemagne a choisi l'immigration pour sauver son système social et économique
Population en baisse et vieillissante, pénurie de main-d’œuvre, l'Allemagne a choisi l'immigration pour sauver son système social et économique Population en baisse et vieillissante, pénurie de main-d’œuvre, l'Allemagne a choisi l'immigration pour sauver son système social et économique (NOUS, LES EUROPEENS / FRANCE 2)
Article rédigé par France 2
France Télévisions
En Allemagne, le vieillissement de la population provoque une pénurie de main-d’œuvre dans les entreprises et menace le financement des retraites. Le gouvernement a misé sur l'immigration pour augmenter le nombre d'actifs dans le pays. Un choix politique qui ne fait pas l'unanimité.

Dans la plupart des pays européens, en raison de la chute du taux de natalité, la population décline et vieillit. En Allemagne, où un habitant sur cinq a plus de 65 ans, la situation devient problématique : le pays le plus industrialisé d’Europe manque de bras et les entreprises allemandes peinent à recruter. A long terme, cette pénurie de main-d’œuvre pourrait aussi mettre en péril le système des retraites.

Pour combler les postes vacants, le gouvernement allemand a décidé de favoriser l’immigration de certains profils qualifiés avec des procédures de visa simplifiées et des régularisations accélérées. Le pays compte aujourd’hui 11 millions d’habitants avec un passeport étranger.

L'immigration pour sauver aussi le système des retraites

A Greifswald, au bord de la mer Baltique, 10% de la population est étrangère. Pourtant, ça ne suffit pas à combler les besoins. Dans les vitrines des boutiques du centre-ville, les offres d’emploi se multiplient. A la direction du travail, Andréas Wegner, directeur de l’agence pour l’emploi de Greifswald confirme que 2500 postes ne sont pas pourvus dans la région et il ne se montre pas rassurant lorsqu’il détaille la pyramide des âges : "Dans les 15 prochaines années, il y aura 2 fois plus de personnes qui quitteront le marché du travail que de jeunes qui entreront."

Sans l’immigration, certaines entreprises ne pourraient plus fonctionner mais dans quelques années, c’est le financement des retraites qui pourrait être remis en question : "Si on prend les 8 dernières années, sur 77 000 salariés, le nombre d’Allemands qui cotisent à l’assurance sociale obligatoire a très peu augmenté, 32 personnes mais si vous prenez les étrangers qui cotisent, ils ont augmenté de 4 400 sur la même période", explique Andréas Wegner.

Pour sauver son système social et son économie, l’Allemagne a besoin de 400 000 immigrés par an. La ville de Greifswald s’efforce de faciliter leur installation. Un centre de bienvenu leur est dédié, et ils peuvent aussi se confier dans un centre psychosocial. "Il y en a qui me raconte des petites anecdotes où ils ont été discriminés dans leur quotidien, quand ils font leur course, on les regarde bizarrement. Une personne noire est plus contrôlée dans les magasins ou fouillée parce qu’on les suspecte d’avoir volé quelque chose, ce sont des histoires que l’on entend parfois", raconte Sandra Hickstein, coordinatrice du centre psychosocial.

Des travailleurs immigrés pas toujours bien accueillis

Pour Anna Gatzke, chargée de l’intégration à Greifswald, la ville ne pourra garder ses travailleurs immigrés que s'ils se sentent les bienvenus : "Bien sûr, nous devons avoir une culture de l’accueil car si on ne développe pas cet accueil ouvert et cette tolérance, les ressortissants étrangers le ressentent très vite, aussi bien les réfugiés que les migrants économiques. Les questions qui se posent sont : est-ce que l’on se sent bien ou pas ? Est-ce que l’on veut vivre et rester ici pour travailler."

Chaque mois, 30 à 50 nouveaux migrants arrivent à Greifswald. Et une partie de la population pense qu’ils sont trop nombreux, 65% d’entre eux ont récemment dit non à l’installation de conteneurs pour loger les migrants.

Selon Grit Wuschek, une des organisatrices du référendum, le pays n’a pas la capacité d’accueillir autant de travailleurs étrangers : "Nous n’avons aucune limite en Allemagne et ça ne peut pas continuer comme ça. Nous n’avons pas assez de logements, les villages de conteneurs ne peuvent pas être une solution et on n’a plus les moyens de les intégrer. Il nous manque des profs d’allemand, partout il manque du personnel, il faut attendre un an avant d’avoir un RDV chez un médecin, comment voulez-vous que l’on soigne ces gens ? Moi je dis oui on en a trop ! "

Extrait de "Europe, des bébés à tout prix!", diffusé dans "Nous, les Européens" le 23 mai 2024.

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