: Vidéo Un Œil sur la planète. Etat protecteur ou Big Brother ?
Singapour se vend comme l'une des villes les plus sûres au monde. Des milliers de caméras de vidéosurveillance traquent la moindre incivilité. Laisser son vélo sans antivol ou oublier son portefeuille dans un café ? C'est absolument sans danger dans la cité-Etat des interdits.
Singapour a fait de la sécurité des personnes et des biens l'un de ses objectifs principaux. Ici, pas question de traîner dans les rues et d'inquiéter la population. La cité-Etat traque la moindre incivilité, et fait même tout pour qu'elles ne se produisent pas, les anticipant très en amont... Des patrouilles citoyennes sont ainsi constituées pour rappeler la loi, faire la morale et assurer la tranquillité de tous.
"Notre rôle est d'être les yeux et les oreilles de la police. Elle ne peut quand même pas être partout", explique le responsable d'un groupe qui patrouille au pied des immeubles de son quartier. Une vingtaine de résidents, revêtus d'une chasuble jaune sur laquelle est écrit en lettres noires "Citizens on Patrol", l'accompagnent dans sa tournée nocturne.
Une population sous contrôle quasi total
Les caméras de vidéosurveillance sont omniprésentes à Singapour. Elles quadrillent toutes les rues, les métros et même très bientôt les habitations... A la fin de l'année 2016, toutes les résidences construites par l'Etat, où vit 80% de la population, seront dotées de tels équipements. Big Brother vit dans la cité-Etat, qui souhaite contrôler les 5,5 millions d'habitants répartis sur les 700 kilomètres carrés de cet archipel coincé entre la Malaisie et l'Indonésie.
Les caméras peuvent enregistrer les moindres faits et gestes d'une population bientôt soumise à un contrôle quasi total. Tous les délits deviennent ainsi télé-réalité, du vol d'une paire de chaussures de sport dans un couloir d’immeuble jusqu’aux actes de vandalisme ou autres incivilités. Les photos des suspects sont immédiatement mises en ligne sur les réseaux sociaux, avec appel public à témoins. Plus de 40% des interpellations sont d’ailleurs réalisées grâce aux citoyens de la cité-jardin, où l’on risque une lourde amende pour avoir, par exemple, craché un chewing-gum par terre...
Un reportage de Negar Zoka et Olivier Raffet.
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