: Vidéo Des groupes citoyens pour en finir avec la corruption en Roumanie
Après son entrée dans l'Union européenne, la Roumanie était devenue championne de la lutte anticorruption. En automne 2017, le gouvernement a voulu faire marche arrière, mais les citoyens ne l'entendent pas de cette oreille… Extrait du magazine "Avenue de l'Europe" du 16 mai 2018.
Tous les jours, ils sont au rendez-vous, pour un coup de gueule muet. A Sibiu, une ville du centre de la Roumanie où s'est rendue une équipe du magazine "Avenue de l'Europe", les citoyens se rassemblent sous les fenêtres du Parti social-démocrate (PSD) au pouvoir. Une initiative baptisée Vă vedem ("Nous vous regardons") qui a été lancée sur Facebook.
Ce qui ne passe pas, c'est la réforme judiciaire, très largement controversée mais adoptée fin 2017. Le projet d'assouplir les lois anticorruption qui ont permis de spectaculaires progrès à la démocratie roumaine, sous la pression notamment de l'Union européenne, avait mis les Roumains dans la rue. Un mouvement de protestation d'une ampleur jamais vue depuis la chute des Ceaușescu.
Excédés par la culture des pots-de-vin
Aujourd'hui, la population n'entend pas se laisser faire. Depuis 2007 et leur entrée dans l'UE, explique Ciprian Ciocan, le jeune homme à l'initiative de Vă vedem, "les Roumains ont beaucoup voyagé dans les autres pays européens. Ils ont vu comment c'était ailleurs, et à quels standards ils pouvaient prétendre aux aussi".
Ainsi ont émergé des groupes citoyens bien décidés à en finir avec la culture des pots-de-vin. Le déclic, c'était en 2015, après un dramatique incendie dans une discothèque de la capitale, où aucune norme de sécurité n'était respectée. Selon Ciprian, la ligne ferroviaire qui relie sa ville à la capitale symbolise à elle seule le problème. Sibiu est à 300 kilomètres à peine de Bucarest… mais à six heures de train. "On sait que l'argent qui aurait dû aller dans le renouvellement des rails et des trains a atterri dans la poche de toutes sortes de gens, affirme le jeune homme. Il n'y a pratiquement pas eu d'investissements dans l'infrastructure."
Extrait du magazine "Avenue de l'Europe" du 16 mai 2018.
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