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Julien Vercueil (Inalco) : "Cesser d’approvisionner l’Europe en gaz n’est pas une option crédible pour Vladimir Poutine"

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:l'éco du lundi 7 février 2022
Article rédigé par franceinfo - Grégory Vincens
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Julien Vercueil était l'invité de Jean-Paul Chapel dans l'émission « :l'éco » ce lundi 7 février.

Invité de Jean-Paul Chapel dans « : l’éco » ce lundi 7 février, Julien Vercueil, économiste à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales (INALCO), ne croit pas en une invasion de l’Ukraine par la Russie :  "les enjeux économiques sont importants y compris pour la Russie". Pas plus qu’il ne croit en un arrêt de l’approvisionnement en gaz de l’Europe de la part de Moscou. Si un tiers du gaz européen provient de Russie, Julien Vercueil note néanmoins des disparités au sein de l’UE et surtout un fort besoin russe de faire rentrer des devises. S’il souligne que des ruptures d’approvisionnement via l’Ukraine sont possibles, d’après lui : "il reste d’autres canaux d’approvisionnement en particulier via les gazoducs Nord Stream".               

Ces tensions avec la Russie contribuent "à la spéculation, à la hausse des prix du gaz". Celles-ci ne peuvent néanmoins être considérées comme le seul facteur de la hausse des prix, la reprise économique mondiale jouant également un rôle important : "même sans cette tension en Ukraine on aurait eu une hausse du prix du gaz notamment parce que la demande de gaz augmente plus vite que l’offre" explique-t-il. Une hausse selon lui qui rappelle le premier choc pétrolier de 1973 "au sens où le prix du gaz augmente dans des proportions qui ressemblent à celles du premier choc pétrolier" mais pas dans ses effets économiques : "on compare des situations qui ne sont absolument pas comparables, en 1973 l’économie européenne était infiniment plus dépendante aux prix du pétrole que l’économie européenne n’est dépendante aux prix du gaz aujourd’hui".                

Pour l’économiste de l’INALCO, le maître du Kremlin a deux objectifs : "placer la Russie sur un pied d’égalité avec les grandes puissances de ce monde que sont la Chine et les Etats-Unis" et un objectif de politique intérieure, Vladimir Poutine souhaitant "rehausser sa réputation y compris au sein de sa population". Un premier objectif qui se heurte toutefois au poids économique de la Russie : "du point de vue économique, la Russie est une puissance régionale et non pas mondiale".

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