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Augmentation du salaire des enseignants de 300 euros : "C'est une petite entourloupe"

Francette Popineau, co-secrétaire générale du syndicat SNUipp-FSU, était l'invitée du 18h50 de franceinfo lundi.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Francette Popineau, co-secrétaire générale du syndicat SNUipp-FSU, lundi 2 septembre 2019 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

La prime de 300 euros annuels pour les enseignants est "une petite entourloupe", a réagi lundi 2 septembre sur franceinfo Francette Popineau, co-secrétaire générale du syndicat SNUipp-FSU. "Ces 300 euros, c'est ce qu'il restait à faire du protocole d'accord qui avait été signé sous le gouvernement précédent et qui a été retardé. Ce qu'on aurait dû avoir en janvier 2019 on l’aura en janvier 2020. Donc, il n'y a pas de quoi pavoiser", a déclaré Francette Popineau.

"On demande un salaire équivalent à nos collègues européens, par exemple. Donc, là on a de la marge. Nous sommes les derniers par rapport aux 36 pays, nous sommes en bas du tableau. Par rapport à la moyenne des 11 pays les plus ressemblants à la France nous sommes très en-deçà aussi. Donc, il y a un vrai effort à faire sur les salaires", a expliqué Francette Popineau.

Pour améliorer les choses, "il faut tout de suite faire un plan pluriannuel sur les salaires. Quand on démarre dans ce métier avec un bac +5, on démarre avec à peine 1 600 euros. Donc, on ne peut pas rendre ce métier attractif. On voit bien qu'on a du mal à avoir des jeunes parce que le salaire n'est pas à la hauteur."

"La balle est dans le camp du ministère"

De nombreuses réformes ont été annoncées pour l'éducation. Parmi elles, "le dédoublement en éducation prioritaire. On est sur le bon angle, sur l'abaissement des effectifs. On sait que ça c'est un des vecteurs de réussite des élèves. On s'attaque d'abord et avant tout aux territoires les plus fragiles, donc on est favorable." Par contre, l'abaissement des effectifs de classe "n'a pas été discuté. C'est un choix que l'on soutien mais il faut aussi aller à l'abaissement à 24. Aujourd'hui en maternelle on a plus de la moitié des classes qui comptent plus de 25 élèves. On a beau se dire qu'on est dans une scolarisation obligatoire, on a rien changé aux conditions", a insisté Francette Popineau.

Pour le moment, il n'y a pas eu d'appel à la mobilisation de la part des enseignants. "Il faut s'enlever de l'idée que nous sommes dans une posture. On ne va pas se rassembler pour se rassembler. La balle est dans le camp du ministère. Il a entendu les sonnettes d'alarme du printemps et à cette rentrée il change de ton. Il faut qu'il reprenne la concertation et nous serons toujours là pour discuter."

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