Déficit : "Le gouvernement a pris les conséquences du ralentissement économique à bras-le-corps", selon Mathieu Lefèvre, député Renaissance

Pour Mathieu Lefèvre, député Renaissance du Val-de-Marne et membre de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, invité jeudi 21 mars sur francinfo, le gouvernement n'a pas caché ni ignoré des prévisions de croissance et de déficit inquiétantes au moment de faire voter le budget 2024 en décembre dernier mais a subi "les événements internationaux" comme "le conflit au Proche-Orient et le durcissement du conflit en Ukraine". 

Selon les chiffres du rapporteur du budget au Sénat, Jean-François Husson, sénateur LR qui a mené jeudi une mission de contrôle au ministère de l'Économie, les services de Bercy envisagent un dérapage du déficit public à 5,6% du PIB en 2023, 5,7% en 2024 et 5,9% en 2025. Le sénateur Les Républicains a dénoncé une "gestion budgétaire calamiteuse" et la "rétention d'information" du gouvernement sur ces chiffres, qui relèvent néanmoins selon lui d'une "prévision technique à prendre avec précaution". 

Concernant ces déclarations, Mathieu Lefèvre assure que Jean-François Husson "exagère grandement la situation". Il assure que "le gouvernement a pris les conséquences de ce ralentissement économique à bras le corps puisqu'il a lui-même proposé un décret d'annulation de 10 milliards d'euros de crédit". Le député ajoute : "On ne peut pas à la fois dire que le gouvernement savait et qu'il n'a pas agi, ce n'est pas possible". Mathieu Lefèvre rappelle que "les vérités sur les prix auront lieu quand l'Insee donnera le déficit public la semaine prochaine". Selon lui, il ne faut donc pas "anticiper" avant ces annonces.

Le député regrette le vote "politicien" contre le Ceta au Sénat

Questionné sur le vote des sénateurs qui se sont opposés à la ratification du traité Ceta de libre-échange entre l'UE et le Canada jeudi, Mathieu Lefèvre le "regrette" et qualifie ce vote de "politicien". "Les sénateurs ont préféré un petit enjeu politique à la croissance de notre économie", juge le député qui affirme que cet accord "fonctionne pour nos agriculteurs".