Fin de l'aide au gazole pour les pêcheurs : on leur met "la tête sous l'eau", dénonce le maire PS de Boulogne-sur-Mer

"Ce que je ne comprends pas, c'est l'annonce qui est faite de supprimer une aide ô combien nécessaire tant la dépendance des pêcheurs au carburant est importante", a protesté ce jeudi sur franceinfo Frédéric Cuvillier, maire PS de Boulogne-sur-Mer, alors que le secrétaire d'État à la Mer Hervé Berville, a confirmé samedi que les aides à la trésorerie de 20 centimes (hors taxe) par litre de gazole s'arrêteraient le 15 octobre pour les pêcheurs.

Ces mesures, reconduites plusieurs fois pour un montant total de 75 millions d'euros, avaient été mises en place en mars 2022 pour aider les pêcheurs face à la flambée du gazole après l'invasion russe de l'Ukraine. On met "la tête sous l'eau aux pêcheurs, c'est inopportun, incompréhensible, le jour même de l'ouverture", des Assises de la mer à Nice.

On ajoute de la difficulté à la difficulté, ce n'est pas pensable

Frédéric Cuvillier

à franceinfo

La fin de cette aide arrive "au moment où nous connaissons la flambée des carburants" et où "le gouvernement essaie de trouver les moyens de faire baisser le prix à la pompe pour tous", a expliqué l'ancien secrétaire d’Etat chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche. "Là où il y a une aide il la supprime, mettant" en danger "toute une filière qui est déjà malmenée par des difficultés nombreuses, ces derniers mois, ces dernières années, c'est totalement incompréhensible". "C'est en plein milieu d'une crise extrêmement importante qu'on supprime ce qui est indispensable pour la survie de nos pêcheurs ?", s'interroge-t-il.

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Selon Frédéric Cuvillier, "il serait préférable de s'atteler à la modernisation des bateaux, de faire en sorte qu'il y ait des moteurs plus récents avec une aide à la modernisation pour qu'ils soient moins énergivores", pour que "le prix du carburant pèse moins sur l'exploitation de ces petites entreprises". "Il faut aider à la modernisation de la flotte, beaucoup de navires ont plus de 25 ans. Ça c'est un combat qu'il faut mener au niveau national et au niveau européen", insiste-t-il.

On ne peut pas faire disparaître cette aide "au moment où il y a la crise", ou "après une sortie de flotte, c'est-à-dire la mise à la casse des bateaux de nombreux pêcheurs". "Nous sommes en pleine conséquence de la crise du Brexit pour les pêcheurs et l'annonce de nouvelles négociations futures sur une nouvelle baisse des quotas de pêche dans les eaux britanniques."