Fin de l'aide au carburant : "Si tous les gros chalutiers s’arrêtent, c’est toute la filière qui s’effondre", prévient le vice-président du comité national des pêches
La fin des aides au carburant pour les pêcheurs fait prendre le risque que "si tous les gros chalutiers s’arrêtent, c’est toute la filière [pêche] qui s’effondre", prévient Serge Larzabal, vice-président du comité national des pêches, invité de l’émission Ma France sur France Bleu jeudi 21 septembre. Les assises nationales de la pêche se tiennent jeudi 21 et vendredi 22 septembre à Nice. L’événement annuel s’est ouvert dans un contexte tendu, les pêcheurs dénonçant, avec la fin des aides au gasoil, le "désengagement" de l'État d'un secteur "au bord du gouffre".
Le secrétaire d'État à la Mer, Hervé Berville, a confirmé samedi 16 septembre la fin au 15 octobre de l’aide de 20 centimes (hors taxe) par litre de gazole. Ce coup de pouce avait été mis en place en mars 2022 puis reconduit plusieurs fois pour aider les pêcheurs à faire face à la flambée du gazole après l'invasion russe de l'Ukraine. "Nous avons considéré comme un affront par notre ministre, de faire des déclarations dans la presse sur la fin des aides, alors qu’il n’est pas venu nous voir. Donc nous attendons des explications claires de sa part", déclare Serge Larzabal.
"Un nouveau coup de massue"
Actuellement, le litre de gazole pour la pêche oscille "entre 0,89 et 0,92 euros du litre sur les principales places portuaires". La fin de l'aide d'État est "un nouveau coup de massue. À notre connaissance, la guerre en Ukraine n’est pas terminée, l’inflation est galopante, les prix du carburant montent, et le pêcheur est totalement anéanti puisqu’en plus du coût du carburant, tous les autres coûts des matières premières ont augmenté", ajoute-t-il.
Selon le vice-président du comité national des pêches, le pêcheur n’a aucun moyen de répercuter ce coût sur ses ventes de poissons : "Nous sommes sur des ventes aux enchères, donc nous sommes contraints par le marché international du poisson, nous ne pouvons pas répercuter l’augmentation du carburant."
"Il nous faut une véritable politique publique du secteur, non pas pour être maintenus sous perfusion, mais le temps de voir quelle transition énergétique nous pouvons faire puisque tout ce que nous avons proposé est balayé d’un revers de main par la Commission européenne, par les contraintes communautaires."
Serge Larzabal, vice-président du comité national des pêchesà France Bleu
"1 emploi en mer, c’est 4 emplois à terre, poursuit Serge Larzabal. Si tous les gros chalutiers s’arrêtent, c’est plus de 70% dans les grands ports et c’est toute la filière qui s’effondre. Tous les territoires de métropole et d’outre-mer sont concernés et ce sera un véritable cataclysme". Le secrétaire d’État à la Mer est attendu vendredi 22 septembre à Nice aux assises de la pêche.
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