Génocide au Rwanda : "Reconnaître ce que la France aurait dû faire est une reconnaissance extrêmement importante", affirme le ministre Roland Lescure
"Reconnaître, comme le président de la République l'a fait aujourd'hui, ce que la France aurait pu faire, je dirais ce que la France aurait dû faire pour éviter ce génocide, est une reconnaissance extrêmement importante", a affirmé Roland Lescure, le ministre délégué chargé de l'Industrie et de l'Énergie, sur franceinfo jeudi 4 avril, alors qu'Emmanuel Macron a estimé que la France "aurait pu arrêter le génocide" de 1994 au Rwanda mais "n'en a pas eu la volonté".
Cette reconnaissance évoquée par le chef de l'Etat "me touche personnellement", précise Roland Lescure, "non pas en tant qu'homme de gauche, de droite ou du centre, mais en tant que citoyen français". "Pour aller de l'avant, il faut reconnaître les erreurs du passé, et il y en a eu", ajoute le ministre. "Je pense qu'il est temps de reconnaître notre responsabilité."
Contre une interdiction totale des PFAS
Le ministre s'est également exprimé au sujet des PFAS, aussi appelés "polluants éternels". Jeudi 4 avril les députés ont adopté une loi pour interdire la fabrication et la vente de produits contenant des Pfas, excluant toutefois les ustensiles de cuisine, après une forte mobilisation cette semaine des salariés de Seb, fabricant des poêles Tefal.
Pour le ministre, interdire totalement l'usage de ces "polluants éternels" est inconcevable puisque leur usage est indispensable selon lui, donnant pour exemple leur présence dans la fabrication des prothèses de hanche ou celle des combinaisons ignifugées des pompiers : "si les Pfas sont interdits, on n'aura plus de combinaisons ignifugées pour les pompiers français, on pourra toujours faire venir des pompiers allemands, suisses ou italiens mais c'est un peu bizarre".
Pourtant, plusieurs scientifiques ont récemment signé une tribune dans le journal Le Monde pour alerter sur les dangers des Pfas sur la santé, ce que réfute le ministre, qui se dit pourtant "attaché à la santé des Français". Il assure avoir demandé "d'accélérer le mouvement en Europe", pour réguler ces produits. Roland Lescure explique également attendre le résultat des études scientifiques sur ces Pfas, prévus en 2027. "Si l'autorité européenne reconnaît en 2027 que ce produit n'est pas dangereux, on aura interdit un produit non dangereux en France, détruisant des centaines d'emplois", avance-t-il. Il conclut avec cette formule : "il faut un peu de raison, et beaucoup d'Europe".
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