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"Gilets jaunes" : "C’est de plus en plus un concentré de violence et de haine", estime Emmanuelle Wargon

La secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique était l'invitée de franceinfo lundi 18 février.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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La secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologie et solidaire, Emmanuelle Wargon, le 18 février 2019. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Les mobilisations des "gilets jaunes" "week-end après week-end, c’est de plus en plus un concentré de violence et de haine", juge sur franceinfo lundi 18 février, Emmanuelle Wargon secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire et co-animatrice du grand débat national. Elle estime qu'une partie des "gilets jaunes" est "pacifiste", mais "que maintenant quand on manifeste, on tolère, ou on cautionne, ou on accepte la part de violences".

franceinfo : Il y aura un grand rassemblement contre l’antisémitisme, place de la République à Paris, mardi. Vous serez présente, comme une bonne partie de l'exécutif. Est-ce important ?

Emmanuelle Wargon : Bien sûr, on voit une montée de l’antisémitisme, plus 74% d’actes antisémites, c’est une atteinte au fondement même de la République, il faut y aller. Le message, c’est zéro tolérance face aux actes et insultes antisémites, et plus largement zéro tolérance face à la haine qui s’exprime de plus en plus à visage découvert.

Emmanuel Macron aurait-il dû y aller ?

Le chef de l’État partage ce message de fermeté, ce refus de cette intolérance et de cette haine. Il lui appartient de savoir s’il participe à une manifestation ou pas. Il aura d’autres occasions de faire porter ce message. Le Premier ministre et la quasi-totalité du gouvernement, c‘est déjà un message fort.

La présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, n'a pas été invitée à se joindre à ce rassemblement. Qu'en pensez-vous ?

On ne peut pas être complaisants tous les jours de l’année et le jour de la grande manifestation dire qu’on refuse. Elle accepte dans son entourage et dans les milieux qu’elle fréquente, des prises de paroles qui ne sont pas du bon côté de la limite.

Jean-Luc Mélenchon et La France insoumise sont-ils ambigus dans leur réaction ?

Je ne comprends pas comment Jean-Luc Mélenchon peut dire qu’on instrumentalise l’antisémitisme. Sachant que les injures portées à l’encontre d’Alain Finkielkraut viennent après des tags sur le portrait de Simone Veil, l’arrachement d’arbres sur le site commémoratif d’Ilan Halimi, des insultes antisémites sur des magasins.

Faut-il donner un coup d’arrêt aux manifestations des "gilets jaunes" ?

Agnès Buzyn a raison de dire que maintenant quand on manifeste, on tolère ou on cautionne ou on accepte la part de violences. Et ces violences sont d’abord adressées contre les forces de l’ordre et qui les mettent en position de riposter, avec après des accidents. Ces manifestations ne sont pas des manifestations comme les autres. Ce qui se passe week-end après week-end, c’est de plus en plus un concentré de violence et de haine. Et je ne pense pas qu’on puisse assimiler le mouvement des "gilets jaunes" qui pour une partie est pacifiste.

La taxe carbone est-elle définitivement enterrée ?

Il n'y aura pas de pression fiscale supplémentaire, mais la transition écologique on en a besoin. On a besoin d’investir et d‘accompagner les ménages les plus modestes. Une incitation et une aide à aller vers une transition écologique plus vite, ce n’est pas mort, en revanche, une taxe qui s’ajoute à des taxes existantes, ça je pense que c’est fini.

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