Inégalités salariales : "Il y a de forts blocages culturels", selon la présidente de la délégation aux Droits des femmes
Marie-Pierre Rixain, députée LREM de l’Essonne et présidente de la Délégation aux droits des femmes, a avancé mercredi sur franceinfo plusieurs pistes d'explication pour comprendre les inégalités salariales alors que selon un collectif les femmes ont symboliquement commencé à travailler gratuitement à 9h22.
D'après les calculs du collectif Les Glorieuses, les femmes ont symboliquement commencé à travailler gratuitement mercredi 2 novembre à 9h22 car les écarts entre le salaire moyen annuel des femmes et des hommes est de 16,5% environ. Invitée de franceinfo, Marie-Pierre Rixain, députée La République en marche (LREM) de l’Essonne et présidente de la Délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les femmes et les hommes, avance des explications à la persistance de ces inégalités salariales.
"Tout d'abord, le temps partiel des femmes s'est probablement développé, notamment depuis la crise sanitaire. Des secteurs économiques dans lesquels les femmes sont les plus représentées ont aussi pu être en difficulté." Ensuite, selon elle, "les secteurs qui sont en revanche les plus porteurs sur le plan économique sont des secteurs d'activité dans lesquels les femmes sont les moins représentées".
Marie-Pierre Rixain évoque également "de forts stéréotypes et blocages culturels", et dit vouloir montrer "aux jeunes filles et à toutes les femmes - pas uniquement les plus diplômées - que des secteurs très porteurs sur le plan économique leur tendent les bras".
Seules 2% des entrepreneures ont accès à certains financements publics
Marie-Pierre Rixain est également à l'origine d'une proposition de loi qui "vise à réduire les inégalités économiques". D'après elle, ce texte pourrait "permettre aux femmes qui sont le plus éloignées du marché de l'emploi de pouvoir se former tout au long de la vie et se diriger vers des secteurs aujourd'hui porteurs sur le plan de l'économie". Il faciliterait aussi "l'accès aux financements pour les femmes entrepreneures", alors que seules 2% d'entre elles ont accès à des financements portés par la Banque publique d'investissement (BPI).
"Les entreprises ont jusqu'à l'année prochaine pour mettre en oeuvre les mesures de rattrapage, pour combler ces inégalités salariales", affirme Marie-Pierre Rixain, alors que depuis 2018, une loi permet de mesurer les inégalités au sein des entreprises et de les sanctionner jusqu'à 1% du chiffre d'affaires si elles ne luttent pas contre. "On verra donc l'année prochaine s'il y a des entreprises qui se verront appliquer une amende, mais je ne doute pas que ce sera le cas car la loi est très rigoureuse et précise sur le sujet", conclut-elle.
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